Passer du culturel à l’économique

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Dans le but de promouvoir l’artisanat de la poterie, l’association culturelle « Adrar N’fad », en collaboration avec la Fondation canadienne pour la promotion de Tamazight « Tiregwa », a organisé dernièrement un concours de poterie au niveau de la commune d’Aït-Smaïl.

Ce concours à caractère local a drainé une foule assez importante ; et ce fut une occasion pour les femmes de la région de venir étaler leur savoir-faire dans ce domaine. La poterie blanche et noire est un artisanat spécifique à la région. Il n’y pas longtemps de cela, le foyer kabyle fabriquait tous les ustensiles qu’il utilise, qu’ils soient ceux de cuisson, de transport, de stockage, de décoration,… ces derniers sont utilisés à des fins bien déterminées, surtout dans des fêtes et circonstances spécifiques. Dans le passé la dextérité d’une femme dans ce domaine constituait une valeur ajoutée pour elle, en plus d’autres qualités recherchées par les vieilles qui voulaient marier leurs fils. Cette poterie restée à l’abri de tous les contacts et de toute modernité attend toujours et encore les âmes conscientes pour remettre en valeur les fruits des mains de nos mères. «C’est pour rendre hommage à la femme kabyle et tenter de préserver cet art ancestral de la déperdition que ce concours est organisé périodiquement», nous déclare Mr Rebaï Sadek, adjoint au maire et membre de l’ACAF. Durant ce concours, il y a eu 15 participantes ; les différents produits accomplis sur place ont été cuits dans un four traditionnel réalisé sur place ; les trois meilleurs produits ont reçu les meilleurs prix, mais toutes les participantes ont eu droit à des récompenses. De son côté la Fondation «Tiregwa» présidée par Rachid At Ali uqasi, a organisé plusieurs remises de prix et bourses. Pour les prix, plusieurs remises ont été organisées. Il s’agit du prix du «concours de nouvelles», en hommage à Belaid At Ali ; et c’est Mheni Khalifi d’Ait-Smaïl qui a eu le premier prix d’une somme de 80 000 DA, Houd Malek de Tazmalt a eu le deuxième prix d’une somme de 50 000 DA et Nassima Khoukhi d’Adekar s’est octroyé le troisième prix d’une somme de 30 000 DA. Concernant le prix du «meilleur roman» en hommage à Rachid Alliche, il a été accordé à amεr Mezdad pour son œuvre intitulée «Tetilli-d, ur d-tkeččem». Trois bourses universitaires ont été remises pour récompenser les majors de promotions du master en Tamazight: il s’agit de la bourse «Haroune Mohamed» pour l’université de Béjaïa, la bourse «Mohamed Said Amelikech» pour l’université de Bouira et la «bourse Mohamed Arab Bessaoud» pour l’université de Tizi-Ouzou. Durant les trois jours qu’a duré le concours, soit du 31 juillet au 1er août, des expositions, plusieurs conférences et tables rondes ont été organisées, dont les thèmes étaient en relation avec la langue, la culture et les traditions amazighes. Un gala artistique a été organisé dans la soirée au niveau de la maison de jeunes. Il fut animé par le groupe Imenza, le groupe Izenzaren, la troupe folklorique de l’association, Yacine Zwawi, des troupes de chants venues des Aures et Ali Amrane. Malgré que ce concours s’est déroulé dans une ambiance festive, les membres de la Fondation «Tiregwa» ont déploré l’absence de la gent féminine, surtout que ce concours fut organisé à leur hommage ! Toujours est-il que l’«ACAF» et «Tiregwa» sont à féliciter pour tous les efforts qu’elles n’arrêtent pas de fournir pour la promotion de la culture et de la langue amazighe. Bravo à tous pour tous ces sacrifices !

Saïd M.

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