Certes, à chaque expropriation de terrains pour utilité publique, des arrêts sont signés par le wali, mais, force est de constater que leur exécution dure des années à telle enseigne que les bénéficiaires des indemnisations se soulèvent et vont jusqu'à mener des actions de rue.
A Draâ El-Mizan, ce sont ceux qui ont accepté que leurs terres soient utilisées pour l’élargissement et la restauration du CW 04 allant vers Frikat et Bounouh qui se réunissent pour demander ce droit. «L’arrêté global d’indemnisation existe. La valeur totale est même rapportée dans cet arrêté du wali. Il s’agit de plus de 22 millions de DA. Cela fait maintenant plus de six ans que nous attendons notre dû», nous dira l’un d’eux. Et de poursuivre: «depuis 2012, nous n’avons pas cessé de frapper à toutes les portes, mais en vain. La dernière fois, on m’a répondu qu’il faudrait attendre l’expert-foncier qui devrait venir de Béjaïa». Selon un autre, il lui a été signifié que ce retard est dû essentiellement à des propriétaires terriens non encore identifiés. «Nous ne réclamons pas la part des autres. Par exemple, nos terres ont été évaluées à 300 millions de centimes. Qu’ils nous paient, et c’est tout. Nous n’avons fait aucune opposition. Ceux qui devraient appliquer l’arrêté du wali et plus particulièrement la direction des travaux publics qu’ils le fassent dans les règles de l’art et dans le respect des clauses retenues dans cet acte. Il ne faut pas pousser les expropriés à des contestations», jugera de son côté un autre intervenant qui nous remettra une copie de l’arrêté en question, signé par le wali partant en la personne de M. Abdelkader Bouazghi. Dans l’article 5 de ce dit document, il est écrit que le secrétaire général de la wilaya, les directeurs de ; la Dal, de la direction locale, des biens de la wilaya, du cadastre, des services agricoles, de la Duc, du logement et des équipements publics, de l’industrie et des mines, de l’hydraulique, de la planification de l’aménagement ainsi que le conservateur des forêts, le trésorier de la wilaya, le chef de daïra de Draâ El-Mizan et le P/APC de Draâ El-Mizan, chacun selon ses prérogatives est appelé à l’application et l’exécution dudit arrêté. Aussi, ces expropriés se disent prêts à collaborer avec cet expert foncier, afin de retrouver ces individus manquants. «Nous sommes disponibles à contribuer afin de faciliter la tâche à cet expert», concluront à l’unanimité les expropriés qui se consultaient pour une éventuelle démarche commune.
Amar Ouramdane