L'ex-Rocher Noir ne dort pas

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Alors que ses plages sont pleines à craquer pendant la journée, la ville de Boumerdès est, la nuit également, une destination privilégiée de milliers d'estivants.

Comme dans d’autres grandes villes côtières, l’animation nocturne ne s’y est point limitée, cet année encore, au seul mois de Ramadhan avec ses inoubliables soirées artistiques en compagnie de grands chanteurs, à l’instar d’Aït Menguellet, Akli Yahiaten ou Chaou Abdelkader.

Les activités artistiques et culturelles se sont en effet poursuivies après le mois de carême. La maison de la culture du chef-lieu de wilaya a notamment abrité des veillées folkloriques, en prolongement de la semaine du festival arabo-, africain de Tizi-Ouzou. Cependant, Boumerdès est appréciée, en premier lieu, pour son calme. «On a beau chercher la sérénité on ne la trouve que dans de rares contrées du pays, entre autres cette ville côtière», atteste un groupe de femmes, venues de Tizi-Ouzou, le week-end dernier.

Ayant loué un appartement pour une semaine dans l’annexe de l’hôtel Soumam du centre-ville, elles sont venues profiter, diront-elles, des veillées nocturnes. Il n’y a rien de spécial, ni manèges ni spectacles artistiques quotidiens. Et l’hygiène dans certains coins laisse à désirer, hélas. Néanmoins, l’animation nocturne bat son plein.

Presque vide pendant la journée, la ville sort de sa léthargie, dès la tombée de la nuit. A 21h déjà vous ne trouverez aucune place sur les esplanades des cafés, à l’instar du plus ancien de Madaur. Même concurrence pour les places, juste à côté au niveau d’une aire de jeu, où de nombreuses femmes emmènent leurs enfants. Un peu partout, de longues files d’attente se forment devant des vendeurs de glaces. Pendant ce temps, des processions de flâneurs défilent dans les ruelles, notamment dans celles menant au front de mer.

Même à minuit passé ce coin demeure bondé de visiteurs. C’est ce front de mer, en réalité qui fait la réputation de Boumerdès. Son aménagement s’est effectué graduellement entre 1996 et 2012, avec parachèvement intégral de l’éclairage des plages de l’ex-Rocher Noir. Nullement inquiétés, et c’est un des grands avantages de ce coin, a-t-on reconnu, des centaines de personnes, seules ou accompagnées se prélassent sur le sable, goûtant à la fraîcheur, jusqu’à une heure tardive.

Sur le long promontoire en pavé à cheval sur la plage voisine de Corso, les visiteurs ont la latitude de s’attabler dans des restaurants, des pizzerias ou des cafétérias, ou siroter un thé en plein air, proposé par des vendeurs ambulants originaires de Tamanrasset et Djanet. «Le plaisir que je ressens ici est indescriptible», jure un Targui, Il nous confiera avoir rejoint, il y a un mois, ses proches et amis dans cette ville prospère et paisible.

Salim Haddou

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