Les singes de plus en plus nombreux à M’Chedallah…

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Les agriculteurs des communes de hautes montagnes d’Aghbalou, Saharidj et El Adjiba lancent un véritable cri de détresse, suite à une spectaculaire invasion de colonnes de singes qui détruisent systématiquement toutes les récoltes de saison, que ce soit au niveau de l’arboriculture ou des plantations maraichères.

Un incroyable phénomène répercuté dans ces mêmes colonnes (voir notre article du 08/08/2015) sans qu’aucun des nombreux organismes concernés, tel que le parc national du Djurdjura (PND), la circonscription des forêts, les services de l’agriculture ou enfin les APC ne daignent de faire le moindre geste pour juguler ce fléau dévastateur.

Cette invasion des primates a pris l’ampleur d’une véritable catastrophe pour les centaines de petits paysans, qui n’ont d’autres ressources que le produit de leur terre pour survivre. Devant le désarroi de ces malheureux agriculteurs qui ne cessent de nous solliciter pour donner l’alerte, nous nous sommes déplacés dans quelques villages envahis par ces astucieux primates qui se déplacent en colonnes composées chacune de 60 à 80 individus dont la plupart sont des femelles accompagnées de leurs petits sachant que la mise à bas a commencé depuis le mois d’avril passé.

Dans la région du Aârch Iwakouren dont la relance de l’agriculture de montagne a enregistré son plein essor grâce au programme PPDRI à travers lequel ont été financées plusieurs opérations dans la filière agricole notamment le captage et canalisation de ressources hydriques au profit de l’agriculture au niveau des deux villages Ighzer et Tadert Lejdid, l’ensemble des terrains mis en valeur grâce à cet important programme de soutien a été infesté par les singes qui, non seulement perpètrent de véritables razzias sur les récoltes, mais aussi s’attaquent aux arbres fruitiers en cassant les branches, tiges et bourgeons.

Les espaces quotidiennement visités par ces bêtes semblent avoir subit une invasion d’essaims de sauterelles. Le même décor de dévastation de cultures a été aussi constaté au niveau des villages Takerboust et Selloum, dans la commune d’Aghbalou, mais aussi dans celui d’Ivelvaren qui a bénéficié du même programme PPDRI réalisé et mis en exploitation, depuis presque 04 ans. A présent, il ne reste de ces terrains dévastés qu’un décor de désolation. Chose qui est aussi constatée dans le village Imesdhourar. la particularité pour ce village est le fait que chaque famille occupe un quartier et qu’entre ces quartiers et autour du village chaque chef de famille a aménagé des vergers d’arboriculture et de maraichère qui attirent les singes, lesquels s’aventurent à l’intérieur du village et font même des incursions dans les maisons, se faisant menaçants même pour les villageois, notamment les femmes terrorisées par ces intelligentes et agiles bestioles qu’aucun obstacle n’arrête.

Partout où l’on s’est rendu, les citoyens nous font part de la même observation, le nombre de colonnes de singes s’est multiplié par dix, cette année, et ce, à cause d’une fulgurante reproduction mais aussi et surtout selon plusieurs témoignages de ces malheureux paysans, il a été procédé au début de l’année, de l’autre côté du versant Nord du massif de la chaine du Djurjura dans la wilaya de Tizi-Ouzou au niveau de plusieurs villages mitoyens du PND à des battues à base de volontariat pour repousser ces singes et les hordes des sangliers qui sont aussi dévastateurs les uns et les autres pour les refouler à l’intérieur du parc. Ces bêtes auraient selon nos interlocuteurs franchi le sommet de la chaine montagneuse pour se réfugier sur le versant Sud, d’où cette effarante augmentation du nombre de singes, une hypothèse qui tient apparemment la route.

Oulaid Soualah

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