Partout ou l’on est passé les villageois affichent la même angoisse, mais il nous a été donné de constater surtout un climat de révolte qui se généralise. «Que l’état prenne ses responsabilités», s’écrieront ces malheureux villageois venus a notre rencontre, et de rajouter, «c’est un fléau qui dépasse de loin nos seules capacités à protéger nos cultures». D’autres menacent, sous l’effet de la colère, de passer aux méthodes d’empoisonnement si rien n’est fait pour juguler ce fléau dévastateur qui réduit à néant leur dur labeur et les appauvrit.
En désespoir de cause, et devant l’indifférence des organismes étatiques concernés, ces malheureux agriculteurs sont nombreux à vouloir manifester leur colère à travers les villages touchés par ce phénomène, d’autant plus que ce cas relaté dure depuis plus de 15 ans, soit depuis l’avènement du terrorisme, qui a délogé ces bêtes de leur milieu naturel sans qu’aucune réflexion sérieuse ne soit entamée par les pouvoirs publics pour y remédier. La présidente d’une association à caractère socioculturelle qui était en notre compagnie durant notre tournée avancera une idée simple mais qui pourrait à moyen d’apporter pour ainsi dire ses fruits. Elle consiste à planter des arbres fruitiers au niveau des territoires traditionnels de ces bêtes pour leur offrir la même nourriture qui les attire dans les terrains agricoles soit d’une pierre deux coups.
C’est un moyen de mettre fin à cet exode massif des animaux sauvages mais aussi et du même coup un reboisement des espaces dévastés par les incendies qui ont détruit le tissus végétal forestier, d’autant plus que certaines espèces de ces arbres tel que les pommiers, le poirier, le vigne et le figuier, entre autres, sont très appréciés par les singes et sont plus résistants et durables que le pin d’Alep ou le sapin qui sont plantés par les organismes concernés, chaque année, pour célébrer la journée internationale de l’arbre à base de volontariat en collaboration avec le mouvement associatif. Ce dernier doit aussi apporter sa contribution pour la concrétisation de cette simple mais judicieuse idée.
Oulaid Soualah
