»Je suis contre l’emprisonnement des journalistes »

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Farouk Ksentini est contre l’emprisonnement des journalistes. Plus qu’une conviction. Un principe pour lui. Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la défense des droits de l’homme, qui s’est exprimé ainsi lors de son passage à la Chaîne II de la Radio nationale, a dénoncé le fait d’emprisonner un journaliste pour avoir exprimé ses opinions ou rapporté un fait.Mieux, Farouk Ksentini considère que le journaliste « a le droit de dire tout ce qu’il veut, sans injurier ni diffamer ». Il a même indiqué qu’il avait transmis un rapport sur le sujet au président de la République. Sans donner plus de détails, l’avocat a cependant déclaré qu’il a « la conviction que les choses vont bouger ». Pourquoi ? Parce qu’il « ne peut y avoir de démocratie sans véritable liberté d’expression ».Pour mieux affirmer ses convictions, Ksentini a donné l’exemple des grandes démocraties où les journalistes sont attaqués en justice mais jamais mis en prison. Ceci dit, l’invité de la radio a demandé aux journalistes de « faire attention à ce qu’ils écrivent ». Sur le sujet des disparus, maître Ksentini a nié l’existence de centres de détentions secrets. « Je n’ai aucune information indiquant qu’il y a des Algériens détenus secrètement quelque part. Je ne vois d’ailleurs pas ce qui pousserait les autorités à le faire, étant donné que ceux qui ont été interpellés ont été présentés devant la justice ». Il donnera, d’ailleurs dans le sens, le chiffre de 500 000 personnes interpellées pour différentes affaires liées au terrorisme, toutes identifiées. Il ajoutera que 77 % des familles ont accepté les indemnisations proposées par sa commission mais la majorité de ces familles, explique-t-il encore, demande qu’on lui dise la vérité, un sentiment qui s’explique, selon l’orateur, par le fait que les mères des disparus « ont toujours l’espoir que leurs enfants sont vivants quelque part ».Par ailleurs, Farouk Ksentini a indiqué que la promulgation des textes de lois relatifs à la charte pour la paix et la réconciliation nationale « est pour bientôt » tout en indiquant qu’il ne peut pas « avancer une date précise ». Le retard s’explique, d’après lui, par le fait de la maladie du président de la République.

Ali Boukhlef

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