Si durant tout le mois de Ramadhan, les fruits et légumes étaient à la portée même des ménages les plus démunis, ce n’est pas le cas ces derniers jours. Force nous a été donnée de constater que les ardoises ont changé de prix. Commençons par la pomme de terre. Ce produit de large consommation a subitement augmenté de vingt dinars, voire plus, sur la place du marché des fruits et légumes. Les marchands ambulants qui la fixaient à trente dinars, sur les abords de la RN 30, lui ont carrément changé de prix, en la présentant à quarante dinars.
Alors qu’au marché ce pédoncule est cédé entre cinquante et soixante dinars. «Elle va encore augmenter. Dès le mois de septembre, elle oscillera entre soixante-dix et quatre-vingt dix dinars. Il n’y a aucune récolte en vue. Donc, ce seront les tonnes stockées dans les chambres froides qui vont sortir. Et vous connaissez bien le réseau. Elles arriveront sur le marché après trois mains», nous confiera un marchand de fruits et légumes. C’est dire que la rentrée sera pénible pour les ménages moyens, et délicate pour les autres. Car, nous avons aussi remarqué que les autres produits flambent petit à petit. «En plus des fêtes qui continuent à nous laminer, la rentrée scolaire est à nos portes.
Nous ne saurons plus où se donner de la tête. Et voilà que tous les produits alimentaires commencent à subir des hausses inattendues et imprévues dans notre budget familial. Mais, je vous dirais qu’on vit au jour le jour, il n’y a aucune planification dans ce bled», nous répondra simplement ce fonctionnaire à la mairie qui faisait des aller et retour dans les allées du marché pour scruter les prix avant de mettre quelque chose dans son panier. Dans notre virée dans ce marché nous avons aussi été surpris par cette hausse du prix du poulet.
En effet, en une semaine, le poulet vif non vidé et non déplumé a augmenté de 80 dinars par kilo. «Quand il y a de l’offre, le prix descend. C’est la loi du marché. Mais, pour ce jeudi, les éleveurs ont décidé de ne pas mettre sur le marché un nombre suffisant de volatiles et du coup, ils ont exigé des prix exorbitants. On n’arrive pas à suivre le cours des choses», suffira de nous expliquer un vendeur de volailles habitué de ce marché. En tout cas, ce ne sont pas les quelques dinars que gagnera un fonctionnaire de l’administration dans l’abrogation de l’article 87-bis dès ce mois d’août, qui lui permettront de faire face à l’érosion du pouvoir d’achat avec cette vertigineuse dévaluation du Dinar devant le Dollar US et l’Euro.
Amar Ouramdane
