Exprimant leur colère, suite au manque criant d’eau potable en ces journées de fortes chaleurs, des dizaines d’habitants de l’agglomération de Mazer, à Taourga, 65 kms à l’est de Boumerdès, ont fermé avant hier et hier le siège de l’APC. Attroupés devant cette instance administrative, les villageois ont perturbé hier encore, l’activité des fonctionnaires de l’état civil, service très sollicité à l’approche de la rentrée. Mais si les manifestants ont recouru, une nouvelle fois, à une telle action, c’est pour, disent-ils, faire entendre leurs voix.
Ils s’insurgeraient, selon le témoignage d’un de leurs représentants, contre la passivité des pouvoirs publics à l’encontre du piratage d’importantes quantités d’eau par certains aviculteurs de la région. «Les instances concernées ont identifié ces voleurs d’eau, et nous attendons qu’elles les traduisent en justice», ont-ils clamé en précisant qu’ils resteront mobilisés jusqu’à ce que le problème soit réglé. De nombreux autres douars environnants sont fréquemment exposés, eux aussi, à moult difficultés.
En plus du manque d’approvisionnement en eau potable, leurs habitants déplorent l’insuffisance de la couverture sanitaire, le mauvais état de certaines routes, le non raccordement au gaz de ville et le manque d’infrastructures pour les jeunes. Ce sont des agglomérations relevant pourtant de communes réputées pour leurs richesses agricoles. Et les protestataires de ces deux derniers jours, à Mazer, refusent que les riches terriens s’accaparent leur eau potable.
Salim Haddou