En moins d’une semaine, l’association, pour une société agissant librement par des activités solidaires «Asalas», a organisé deux conférences-débats, au niveau de la salle polyvalente du complexe sportif de proximité (CSP) de Tizi-Gheniff, animées par deux sommités originaires de la localité.
«C’est vrai que cette période de vacances mais surtout de canicule ne s’apprête pas pour des activités comme celles que nous avons initiées, à savoir des conférences-débats mais il fallait, coûte que coûte profiter de la présence, dans notre localité d’un de nos grands hommes reconnu mondialement, un chercheur dans les universités européennes et américaines, pour passer quelques moments ensemble et bénéficier un peu de ses connaissances et de son savoir», nous déclare le président de ladite association, en l’occurrence M. Mohamed Zoghli, enseignant à l’université «Abderrahmane Mira» de Béjaïa.
Ainsi, le samedi passé c’était M.Tewfik Hamel, chercheur en Histoire militaire et études de défense à l’université Montpellier III et membre du comité de lecteurs de la revue géostratégiques qui avait donné une conférence, dont le thème portait sur l’espace public, solidarité organique et transition démocratique, alors que le mardi d’après, c’était au tour de M. Nasreddine Saadi, docteur en économie, professeur dans les universités de Grenoble en management et auteur d’une vingtaine d’ouvrages, ainsi que de nombreux articles dans des magazines spécialisés, qui donna un véritable cours magistral sur l’économie sociale et solidaire, devant une assistance ébahie, pourtant constituée en majorité d’universitaires et d’anciens cadres.
Le conférencier a, dès l’entame de sa conférence, donné la définition de cette économie sociale et solidaire «ESS» et a expliqué la situation vécue en Europe, depuis 2008, laquelle a vu de nombreuses entreprises privées mettre leurs clefs sous le paillasson, cela pour démontrer que le système capitaliste a atteint ses limites et a permis à l’économie sociale et solidaire de jouer un grand rôle, d’autant plus qu’elle s’avère un véritable amortisseur.
Le conférencier passera ensuite, en revue des différentes structures de cette économie sociale et solidaire, tout en rappelant les deux logiques qui s’affrontent, à savoir la logique du secteur lucratif représenté par les entreprises privées, qui ne cherchent que leurs propres intérêts sans se soucier du côté humain, et la logique du secteur non lucratif qui cherche, pour sa part l’épanouissement de l’homme.
«Dans l’économie sociale et solidaire, par exemple au sein d’une coopérative, il y a d’abord la notion de partage où il n’y a pas de patron, tout le monde est sur le même pied d’égalité où chaque adhérant n’a qu’une seule voie, alors que dans les entreprises privées, celui qui possède le plus grand nombre d’actions supplante les moins nantis», ajoutera le conférencier tout en donnant les exemples des coopératives ou mutuelles qui pourraient être créées.
Fort applaudi, à la fin de son cours magistral et visiblement ravi d’avoir acquis l’assistance, M. Nasreddine Saadi qui a fait connaissance, avant le début de sa conférence, d’un certain nombre de présents. Ces derniers se sont vus invités à revenir plutôt sur la réalité algérienne car ses thèses reposaient sur l’exemple de la France, des Etats-Unis ou du Canada alors que notre société est tout autre. «Je vous promets que je reviendrai bientôt pour organiser ensemble des ateliers afin de concevoir des projets concrets et nous ferons de Tizi-Gheniff, un territoire pilote», termine le conférencier sous les applaudissements nourris de l’assistance.
Par ailleurs, de nombreux présents à cette conférence n’ont pas hésité à nous approcher pour nous exprimer toute la chance qu’ils ont d’à assister à toutes les conférences initiées par l’association «Asalas». «Nous sommes vraiment ravis et nous tenons à remercier les membres de cette association, qui nous a donné la chance de rencontrer des hommes politiques, des chercheurs et autres scientifiques, alors que nous les connaissions qu’à travers les médias ou par leur notoriété», nous déclarent nos interlocuteurs.
Essaid Mouas