l Les huileries implantées un peu partout dans la vallée de la Soummam, nonobstant une récolte qui n’est pas vraiment enthousiasmante, mettent les bouchées doubles afin de presser et mettre à la disposition de leurs clients ce liquide visqueux et doré qu’est l’huile d’olive. La trituration et la pression des olives induisent des déchets, comme le grignon, utilisé d’ailleurs comme combustible, (un ersatz au bois) et la margine. Celle-ci, malheureusement ne servant à rien, est déversée, à travers des ravines ou des rigoles, dans les oueds (oued Amarigh, oued Lahlou, oued sahel…). Le cas de oued Saheol est inquiétant à plus d’un titre, son eau, constatée de visu, est devenue noirâtre. On dirait un cours d’encre noire. Pour plus d’informations, une attache a été prise avec la représentante de l’environnement au niveau de l’APC de Tazmalt. Le verdict est sans appel : “La margine est hautement acide. C’est un agent polluant, non négligeable et particulièrement nocif pour la nappe phréatique (…). D’ailleurs, toute la flore et particulièrement les oliviers, périssent au contact de ce déchet”, dira-t-elle. Selon la m^me interlocutrice, en Europe on utilise le système de lagunage. C’est-à-dire, tous les déchets oléagineux sont collectés dans des lagunes et traités ensuite par des stations d’épuration. Et pourquoi pas chez nous ? “Cela demande des sommes d’argent colossales. Et puis les huileries sont éparpillées, ce qui rend difficile la jonction vers un étang collecteur”, rétorquera-t-elle.
Micipsa Y.
