Les arbres d’alignement dans le milieu urbain s’avèrent cruciaux, en ce sens qu’ils participent à cet équilibrage entre le naturel et l’artificiel. Comme nos villes sont constituées d’ »amas » de béton, il faudrait, alors, rajouter ce côté naturel pour que les résidents ne se retrouvent pas dépaysés et déprimés par l’absence du végétal. Mais là encore, il faudrait choisir les arbres urbains les plus adaptés à l’environnement citadin. Nous avons remarqué dans plusieurs villes, situées dans la vallée de la Soummam, la plantation anarchique d’arbres, sans prise en compte de l’aspect esthétique de ces plantes et de leur intégration dans le milieu urbain. Si vous sillonnez les rues, par exemple, de la ville de Tazmalt, située à 85 Kms au Sud-ouest de Béjaïa, vous remarquerez, en plus de la rareté des arbres urbains, tout un patchwork d’espèces d’arbres plantés ici et là sans aucun entretien, ni esthétique. Le boulevard principal de cette ville compte quelques arbres d’alignement seulement, en majorité des faux-poivriers et des sureaux. Concernant les faux-poivriers, ceux-ci s’avèrent être un véritable « cauchemar » pour les passants, à cause des branches qui pendent et qui gênent leur passage. Ces arbres, en principe, sont plantés dans les régions arides et désertiques. Cependant, l’on ne sait pas par quelle incurie ils se sont retrouvés dans les rues de cette ville, à croître, comme ça, dans tous les sens avec leurs branches tordues! Franchement, ce n’est pas beau à voir! Tazmalt n’est pas la seule ville où l’on a enregistré la plantation de faux-poivriers ; il y en a à Akbou, à Ighzer Amokrane, à Sidi Aïch, etc. Il est certes vrai que la culture de l’arbre d’alignement manque cruellement chez nous! L’on ne donne pas beaucoup d’importance à ces plantes qui apportent une valeur ajoutée à la ville, et surtout ombragent les rues en s’employant comme brise-soleil pendant l’été. Nous avons remarqué aussi l’absence ou la rareté de beaux arbres dans les rues des villes, comme l’orange amère, qui est très esthétique. D’autres arbres, comme les platanes, les marronniers, les bigaradiers, les palmiers, les pins parasols et bien d’autres sont soit inexistants dans les rues, ou rares. Pour leur part, les espaces verts dans les villes sises dans la vallée de la Soummam brillent par leur absence. Les aires libres des cités sont presque toutes bétonnées, et les quelques espaces devant être verts sont laissés comme ça sans gazon, ni plantes ornementales. C’est dire que la culture écologique dans ces contrées n’a pas encore effleuré les esprits pour qu’elle soit prise en compte!
Syphax Y.

