Un tronçon à haut risque !

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En ces temps de grandes vacances et fréquentation intense des plages, la RN24 qui longe toute la côte-ouest de Béjaïa est constamment encombrée. Pour l’éviter, certains automobilistes, surtout au retour des plages, préfèrent emprunter des chemins détournés comme Laazib n’cheikh entre autres. Ces chemins pittoresques qui montent en zigzag en traversant des villages aboutissent à la route d’Amik ou le Chemin des Crêtes qui a, comme son nom l’indique, son tracé qui longe les crêtes de la tribu de Mezaia. Or, les automobilistes en croyant avoir fait le bon choix oublient que cette route est très sinueuse et très étroite. Elle est toujours bordée, quand ce n’est pas par deux précipices, d’un côté par un talus et de l’autre par un ravin vertigineux. Construite, selon certains témoignages, au début du siècle dernier, elle a été au grand bonheur des habitants de la région et de ses usagers, refaite, il y a quelque trois années. Croyant, sans doute, bien faire, les ouvriers de l’entreprise réalisatrice ont recouvert toute la largeur de la route par un joli tapis de bitume. C’est bien, commentent les habitants la région, tous les nids de poule ont disparu et la route a même des deux côtés gagné quelques centimètres de largeur au détriment des accotements qui ont, par endroits, complètement disparu. Or, ces espaces en terre battue sont nécessaires pour la sécurité des automobilistes quand ils veulent s’arrêter en cas d’urgence, quand par mégarde une roue quitte le goudron ou quand, pourquoi pas, l’automobiliste veut s’arrêter pour seulement admirer le paysage enchanteur de la région. Le tapis de goudron avance donc pratiquement jusqu’à la limite du ravin vertigineux. Des haies de fougère, de sarriette et de genêts, qui poussent du côté du précipice, donnent l’impression d’une protection. Mais c’est une fausse protection. C’est un leurre ! Et beaucoup d’automobilistes qui sont pourtant de la région même et qui connaissent donc bien les endroits à risques sont tombés dans le piège. Régulièrement, les habitants de la région apprennent au petit matin que telle voiture est tombée dans le vide à tel endroit. Et il arrive que ces voitures fassent plusieurs tonneaux avant de s’immobiliser, les roues en l’air, au fond du ravin avec des conséquences faciles à imaginer pour le conducteur et ses passagers. Il y a quelques années, c’est un bus entier de voyageurs qui rate son démarrage en côte qui se retrouve au fond du ravin. Il y a eu plusieurs morts et personne n’en est sorti indemne. Les endroits les plus dangereux sur cette route se situent pour la plupart entre les lieudits Taourit et Amtiq. Soit quelque cinq à six kilomètres de virages dangereux bordés par des précipices que les habitants de la région et les usagers de la route souhaitent voir sécurisés le plus tôt possible par des glissières de sécurité. Pour la sécurité de tous, il est demandé aux services concernés de remplacer les fausses haies faites de végétation par de solides barres de protection qui pourraient en cas d’accident, au moins, limiter les dégâts.

B. Mouhoub

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