Le village de Tihemamine est une agglomération de 1 500 habitants, rattachée administrativement à un autre village nettement plus peuplé, celui d’Ath Vouali, relevant de la commune d’Ath Mansour, à une quarantaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira.
Cette bourgade accuse un retard considérable en matière de développement et de moyens d’accompagnement. Bien plus grave, quelques-uns de ces ouvrages dont elle a bénéficié ont subi des dégradations durement ressenties par les résidents, à l’image de l’unique route qui la relie à Ath Vouali dont un tronçon d’environ 100 m a été complètement massacré par le passage de poids lourds et engins de travaux publics de l’entreprise chinoise qui intervient sur la pénétrante autoroutière Ahnif-Béjaïa. Ces engins l’ont sérieusement défoncée à telle enseigne qu’elle est devenue impraticable, à l’heure actuelle, pour les véhicules légers. Des représentants de la société civile et du mouvement associatif d’Ath Vouali, rencontrés samedi dernier, affirment que la distribution de l’AEP est insignifiante et ponctuée de ruptures notamment en période chaude. Cela ajouté aux chutes de tension électrique au point où aucun article ménager ne fonctionne normalement à cause de l’instabilité du courant. De plus, l’incontournable extension du réseau de distribution pour la couverture de nouvelles constructions, notamment celles octroyées dans les divers programmes d’auto-construction et d’aide à l’habitat rural, n’est pas encore envisagé. La contrainte suivante soulevée par nos interlocuteurs est celle de l’absence totale du ramassage scolaire pour les écoliers, tous cycles confondus, qui fréquentent les établissements scolaires d’Ath Vouali et de Taourirt. A noter aussi l’absence dans cette agglomération d’infrastructures de loisir à même de sortir les jeunes de l’oisiveté et de la déprime qui les rongent dans ce coin perdu. Nous apprenons, dans la foulée, que Tihemamine n’est pas inclue dans le programme du ramassage d’ordures, d’où des amoncellements de déchets ménagers un peu partout. Elle n’est même pas dotée de bacs à ordures comme cela s’est fait à travers toutes les localités de la daïra de M’Chedallah. Le seul fait positif qu’on a relevé lors de notre passage est celui du raccordement au gaz naturel, dont le projet est mené à terme mais non encore opérationnel. Espérons que sa mise en service interviendra avant l’arrivée de l’hiver. Rappelons que cette localité s’étend sur une superficie d’environ 500 hectares de terrains plats à vocation agro-pastorale, avec des terres hautement fertiles mais bizarrement exclues du projet d’irrigation à partir du barrage Tilesdit de Bechloul.
Une «exclusion» qui ne peut pas être compensée par des forages, du fait que la nappe phréatique dans cette région est salée ne pouvant servir à l’agriculture, d’où le recours des paysans à l’élevage bovin, ovin et caprin avec une prédominance de l’aviculture. Quant à la céréaliculture, bien que les terrains y conviennent parfaitement, elle reste insignifiante à cause de l’absence de moyens d’irrigation.
N’empêche que plus de 80% des espaces agricoles dans cette localité sont composés d’oliveraies qui «survivent» grâce à la pluviométrie et la clémence du ciel, sachant que l’unique cours d’eau d’Assif Oumarigh qui traverse cette région est à l’heure actuelle complètement pollué. Un cours d’eau qui a servi depuis la nuit des temps à l’irrigation de l’arboriculture et les espaces maraichères et céréaliers, mais massacré au sens large du terme par les nombreux rejets d’assainissement des agglomérations périphériques. Notons pour conclure que les pouvoirs publics doivent accélérer la réalisation des moyens d’accompagnement, du fait que l’extension du village d’Ath Vouali, à forte concentration démographique, s’étend vers Tihemamine, du fait que chaque chef de familles de ce village, 2ème importante agglomération sur le volet démographique après Taourirt, chef-lieu de commune, possède une parcelle de terrain en ces lieux, comme en témoignent les innombrables nouvelles constructions qui poussent comme des champignons.
Oulaid Soualah

