Les intoxications alimentaires que la presse rapporte chaque jour, ou celles plus discrètes dont parlent les médecins, devraient inciter à la grande prudence.
Nous devons prendre nos précautions avant l’achat de certains produits alimentaires à risque et de choisir les aliments que nous sommes appelés à consommer. Les services d’hygiène dont la mission est de nous éviter certains désagréments devraient, eux aussi, être en alerte particulièrement en cette période de chaleur. Lorsqu’on voit des produits périssables exposés en plein soleil, au marché comme dans les rues de la ville d’Aïn El Hammam, on est tenté de croire que nos concitoyens jouissent d’une santé à toute épreuve. «Nous sommes immunisés contre tout», ironise un vieil homme. Ainsi, les vendeurs de sardines qui continuent d’écouler leurs poissons au-delà de onze heures, ne s’embarrassent pas des conditions d’exposition de leur marchandise. Depuis huit heures du matin, lors de leur arrivée, les cagettes sont exposées à l’air libre sans aucune protection contre le soleil. Ce ne sont, certainement pas, les arrosages fréquents du poisson avec de grandes quantités d’eau, qui lui éviteraient d’être souillé par ces nuages de poussière, soulevés par les camions de passage ou les gaz d’échappement des véhicules, très nombreux à transiter par la place. Les caisses d’emballages en bois, pourtant remplacées «officiellement» par des contenants en plastique, sont toujours de mise. Les poissonniers ne consentent à quitter la place qu’après avoir liquidé toute leur marchandise, quelle que soit l’heure, sans être inquiétés. Par ailleurs, certains commerces d’alimentation générale qui font du trottoir des présentoirs, y étalent aux yeux des clients, des fardeaux d’eau minérale et de jus qui risquent d’être altérés par l’exposition prolongée au soleil. Les bouteilles mises au frigo pour refroidir viennent toutes du stock extérieur. Tant d’autres produits alimentaires, à l’exemple des produits laitiers, présentés dans de mauvaises conditions de conservation peuvent être nocifs pour la santé des consommateurs, à leur insu. L’absence d’associations qui veilleraient sur la santé de tous laisse le champ libre aux amateurs de gain facile. Les services d’hygiène sont plus que jamais interpellés. Mieux vaut prévenir que guérir.
A.O.T.