«Igawawen», de Larbâa Nath Irathen, primée

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La 9ème édition du Festival du théâtre amateur, abritée par le centre culturel Malek Bouguermouh d’Amizour, a été clôturée, avant-hier soir, lors d’une cérémonie festive où des prix ont été remis aux lauréats du concours de cette manifestation.

Le premier prix de cette édition a été à la jeune troupe ’’Igawawen’’ de Larbâa Nath Irathen, pour sa pièce qui a subjugué le public intitulée ’’Huska’’, du metteur en scène Kadem Salim. Un véritable chef d’œuvre qui a fait voyager l’assistance dans le passé du peuple kabyle. La pièce traite de la légende d’Anzar, le dieu de la pluie chez les Berbères. Sous forme d’une comédie musicale, a mise en scène fait oublier qu’il s’agissait d’une troupe d’amateurs, notamment avec la voix envoûtante de la jeune Sakhi Melissa qui rappelle celle de Taous Amrouche. Elle a donné la chair de poule au plus réticent parmi les spectateurs. Sa belle prestation a valu à cette chanteuse danseuse de talent le prix du meilleur rôle féminin décerné par la commission de jury du festival. Quant à celui du meilleur rôle masculin, il est revenu au jeune comédien Benali Walid, de la troupe ‘’Les anges de la scène’’ de la wilaya d’Oran, dans la pièce «El wahl». La nouveauté du Festival fut proposée par le président de la commission des jurys, Noredine Khaled Khodja, elle a consisté en différents prix décernés aux bourgeons de cette édition, c’est-à-dire les plus jeunes comédiens. Ils ont été remportés par Boubka Salem de la troupe ’’Tiwizi’’ d’El kseur et par Sadoudi Tinhinanane de la troupe ’’Igawanen’’ de Tizi-Ouzou. «Il est impératif de récompenser les petits comédiens. A quoi serviraient les festivals de théâtre si ce n’est pour promouvoir et encourager les talents et inciter nos jeunes à pratiquer le 7ème art», soulignera le président de cette commission. Ce dernier a qualifié le niveau des participants d’élevé et a salué le travail des troupes qui se sont investies dans la maitrise et la recherche pour donner un nouveau souffle au père des arts. Et puisqu’il s’agit du Festival des amateurs, aux moyens très modestes. Il y a lieu de citer la troupe d’Oran «Les anges de la scène» qui a remporté le prix de la meilleure mise en scène et qui a donné il faut le souligner, une véritable leçon d’amour du théâtre même avec un rien. Cette troupe a joué sa pièce «El wahl», du metteur en scène Belkeroui Mohamed, dans une scène nue sans décor presque, mais a pu et a su accrocher le public et faire passer son message.

Pour les autres prix, la troupe ’’Amel El Masrah’’ de Saida a remporté le prix du meilleur texte, alors que celui de la scénographie est revenu à la troupe ’’Concerto’’ de Boumerdès, pour sa pièce «Action». La cérémonie de clôture a été rehaussée par la présentation d’une adaptation de ’’Nedjma’’, de Kateb Yacine, de la pièce «Le cadavre encerclé» mise en scène par Djamel Abdelli et jouée par la troupe du TRB, un joli cadeau au public et aux jeunes comédiens des 12 troupes participantes. Le rideau a donc été baissé sur la 9ème édition du Festival, et place à la dixième pour laquelle les organisateurs promettent de tenir compte de certaines lacunes relevées par les observateurs. Il s’agit en premier lieu de renforcer les moyens de communication pour que l’information arrive aux villages les plus reculés de cette commune, et même des la période des vacances.

«On n’a pas besoin de gros moyens pour assurer la réussite de pareils événements. Il suffit d’une bonne préparation avant le rendez-vous, en associant bien sûr tous ceux qui peuvent donner un plus», dira Khaled Khodja, à la tête de la commission des jurys depuis la première édition du Festival.

L’absence de troupes locales reste néanmoins le point noir de ce Festival, et tout le monde s’accorde à dire qu’il est légitime de se poser des questions, étant donné que les troupes existent. «Il suffit juste de les écouter et de prendre en charge leurs soucis. Il faut que nos comédiens prennent part à ce Festival dès la prochaine édition pour honorer notre commune», dira un groupe de spectateurs qui tenait à interpeller les organisateurs du Festival.

C’est en effet l’un des objectifs de la manifestation, à savoir la promotion du théâtre et la formation des jeunes comédiens de la municipalité organisatrice. A part ce bémol, on ne peut que dire chapeau bas à tous ceux qui ont œuvré pour que ce festival atteigne sa première décennie. Il faut songer maintenant à son maintien et à son évolution.

Nadir Touati

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