L’événement était troublant et restera inoubliable pour les habitants d’Ighil Ialouanen, un village perché sur les hauts de la ville d’Amizour. Le jour où naquit Halim, dans une famille pauvre, la foudre s’abattit sur un caroubier et la terre trembla. Ce fut comme un présage à une vie agitée pleine de hauts et de bas. L’enfant, dès son adolescence, fut un poète, un forgeron du verbe. Halim Behlouli est venu au monde un 21 décembre 1975, le premier jour de l’hiver. Et à 14 ans, il commença à régler ses comptes avec la vie par des vers, de véritables boulets de canon.
Halim a composé quelque 2 000 poèmes. Mais ceux du début ont été perdus.
Le poète aime à rimer dans les trois langues : kabyle, arabe et français, histoire de toucher toute la société. Il dit vouloir à travers ses œuvres faire passer des messages.
«Je ne peux écrire un poème si ce n’est pas pour dire des choses…».
Comme chez tous les poètes, la sensibilité de Halim, aujourd’hui la quarantaine, est à la fleur de peau.
Actuellement, Halim Behlouli a fini d’écrire deux recueils de poésie en kabyle et français. L’un a pour titre «Les forces de la lumière» et le second «Les portes de la lumière».
La lumière revient comme un leitmotiv dans les écrits de ce poète.
«Une nuit, j’ai vu un ange monter au ciel revêtu d’une petite robe blanche éclatante jusqu’aux genoux. Il avait l’apparence d’un beau bébé avec des ailes au dos, entouré de beaucoup d’étoiles dégageant une lumière blanche et brillante. A sa droite, j’ai vu deux portes qui s’ouvraient sur le vert du Paradis». C’est ce rêve que le poète ne cesse de raconter dans ses poèmes.
Ce lien métaphysique avec le ciel, le créateur et les esprits saints ont poussé le poète à produire un autre ouvrage intitulé «La belle vie aux yeux du créateur». C’est une esquisse philosophique et psychologique appelant à combattre le Mal par le Bien. «L’homme doit s’abreuver au ruisseau de la justice, de la sagesse, de la paix, de l’amour et du respect des autres». Voilà comment explique l’auteur l’idée de son dernier livre. La poésie, dit-il, permet de voir plus clair la vie, de songer à l’idéal.
Halim Behlouli est un poète qui veut éclairer quelques zones d’ombre de ce monde. Pour mieux le connaître, voici un de ses poèmes tiré du recueil «Les portes de la lumière» :
Il change le tissu en soie
Le remède des pauvres
Qui fait appel aux pécheurs
Vécus dans la perdition
Rendant les choses belles
Qui suit les larmes des orphelins
Celui qui prend l’image du soldat d’esprit
N’est qu’un ange aux yeux du très haut.
Nadir Touati

