Vraisemblablement, la coordination des jeunes chômeurs de la commune d’El-Esnam n’est pas sur le point de baisser les bras quant à la situation qui prévaut dans sa localité en matière de l’emploi. C’est ainsi que, dans la matinée d’hier, les membres de cette structure ont repris leur mouvement de protestation pour crier haut et fort leur désarroi face à ce qu’ils qualifient de «mépris» affiché à leur égard par les responsables de différents niveaux et secteurs. Et c’est sous un soleil de plomb que les manifestants ont, à 10h10mn, emprunté à pied la RN5 à partir du chef-lieu de commune pour se diriger vers le siège de l’école de la Protection civile prévue dans cette localité. Sur place, les marcheurs, une vingtaine environ, ont brulé un pneu au milieu de la chaussée sans pour autant empêcher la circulation routière. Après une halte d’une vingtaine de minutes, les manifestants se sont dirigés vers la porte d’entrée de cet édifice mais aucun interlocuteur n’y est. Ni responsable ni même aucun agent de sécurité ne se trouvaient à l’intérieur. Alors, les membres de cette coordination se sont ensuite rendus vers le dépôt de l’entreprise Naftal. Là le responsable de cette station a reçu les manifestants avec lesquels il s’est entretenu. De prime d’abord, les manifestants par la voie de leur porte parole, M. Bouchelkia, ont fait savoir à leur interlocuteur que, «notre mouvement s’inscrit dans la perspective de soutien au projet de Naftal pour qu’il ait une dimension régionale à large distribution et qui, par voie de conséquence, contribuera à absorber un tant soit peu le taux de chômage galopant au sein de notre localité. Cependant, ajoute le porte parole des chômeurs, «nous souhaitons qu’à l’avenir, les nouveaux recrutements qui interviendront seront accordés aux jeunes de la localité.» De son côté le responsable de cette station a tenu à rappeler à la foule les procédures d’ouverture et d’affectation des postes d’emploi de son organisme, tout en affichant sa disponibilité à œuvrer d’une manière claire et transparente dans la gestion des postes de recrutement. Et comme troisième escale de cette journée de protestation, les manifestants se sont enfin dirigés vers la gare ferroviaire de cette même localité. Là en absence des responsables, les protestataires ont informé le gardien de cette gare lequel aura la charge de transmettre le message à ses supérieurs de la prochaine action de cette coordination qui interviendra dans un délai d’une semaine si aucune suite ne serait réservée à leur doléance concernant le recrutement de cinq agents de sécurité au niveau de cette même gare. Par ailleurs, M.Bouchelkia nous a déclaré que, «vendredi prochain, nous allons encore investir pour la seconde fois le CNLST de Tikjda et nous ne lâcherons pas du lest jusqu’à l’aboutissement de notre revendication, à savoir l’ouverture des postes d’emploi aux enfants de la commune.». Pour rappel, vendredi dernier soit le 21 du mois en cours, un rassemblement s’est tenu au niveau de ce centre de loisirs et des sports de la station climatique de Tikjda et des explications ont été demandées sur le taux de recrutement des enfants de la localité au niveau de cet organisme. D’après notre source, les responsables de cette station ont communiqué au chef de la daïra de Bechloul la liste de tous les fonctionnaires du CNLST. Mais, pour l’instant, aucune décision apparente n’a été prise des deux parties, c’est ce qui pousse justement ces jeunes chômeurs à reprendre leur action. Quant au maire de la localité Ahmed Hellal, que nous avons rencontré sur les lieux de la contestation, nous affirma à propos de ce mouvement que, «cette école de la Protection civile arrachée après de longues démarches apportera sans nul doute un appui considérable en matière d’emploi pour notre localité. Ces jeunes doivent patienter en attendant le lancement de cet établissement et ils auront leur chance d’être recrutés.». Quant au CNLST, ajoute l’édile communal, «le taux de recrutement des jeunes de la région est de 52%. Nous œuvrons à chaque fois au renforcement de l’effectif par nos jeunes chômeurs, mais à aucun moment on ne peut régler tous les problèmes en un court laps de temps.» Notons enfin que, cette action qui a pris fin aux environs de 12h s’est déroulée sans aucun incident et les manifestants se sont dispersés dans le calme.
S. M