Plus de 2000 demandes chaque année à l’EPH

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La circoncision est l’opération chirurgicale la plus ancienne connue chez l’homme et la plus pratiquée encore aujourd’hui.

Elle consiste en l’ablation du prépuce chez l’enfant. Certains la considèrent comme une mutilation forcée, vu que l’enfant n’est généralement pas d’accord, car, au lieu de rigoler, il n’arrête pas de pleurer avant de subir cette opération. Chez nous, la coutume veut que tous les enfants de sexe masculin soient circoncis, généralement avant six ans. Pour le moment, aucun parent n’a songé à en faire fi de cette coutume, et ce, peu importent ses croyances ! Les accidents relatifs à cet acte qui ont eu lieu en Algérie ces derniers temps, ont fait réagir les autorités, lesquelles ont vite fait de tenter de recadrer cette pratique : «L’acte de circoncision ne peut donc être pratiqué que par un chirurgien dans une structure sanitaire publique ou privée, réunissant toutes les conditions de sécurité pour la réussite de cet acte chirurgical», mais, malheureusement, les moyens n’ont pas suivi ! À l’EPH de Kherrata, l’on nous apprend que depuis le Ramadhan passé «plus de 500 circoncisions ont été pratiquées» dans l’enceinte de l’hôpital, un nombre qui est très en deçà du nombre de circoncisions pratiquées dans la région. L’EPH de Kherrata couvrant un large territoire, de souk-El-Tenine à Draâ-El-Gaid, ne peut pas faire face à ce nombre. Alors, pour le reste des circoncisions, elles furent pratiquées ailleurs, c’est-à-dire sans aucune condition de sécurité ! Selon certains, la demande réelle dépasse les 2 000 par année, dont la majorité est pratiquée durant l’été. Selon des avis médicaux, «un chirurgien ne peut pratiquer plus de 10 circoncisions par jour, au-delà de ce nombre, le risque d’accidents devient grand». Depuis dix jours, aucune circoncision n’a été pratiquée à l’hôpital de Kherrata en raison du manque du fil de suture, la liste d’attente se rallonge de jour en jour. Même les associations caritatives qui ont promis de prendre en charge la circoncision d’enfants défavorisés se sont faites piéger! Alors les parents, pressés par l’arrivée de la rentrée scolaire, se rabattent sur les privés ! Là aussi, ce n’est pas facile d’en trouver un, car bon nombre d’entre eux sont en congé annuel. Quand il y a un qui ouvre son cabinet deux fois par semaine, c’est la bousculade ! Pour 4 000 DA, l’enfant vient à huit heures du matin et n’est circoncis que vers 14 heures.

Un enfant doit, normalement, se reposer 24 heures avant de subir cette opération, alors que là il doit demeurer debout pendant 6 heures au milieu d’autres enfants qui pleurent et les incivilités d’adultes énervés par la chaleur et l’attente.

Pour lui, le traumatisme est grand, sûrement il n’en garderait pas un bon souvenir ! L’on se demande, aussi, comment des privés arrivent à se débrouiller du fil de suture alors que l’EPH, un établissement d’une telle dimension, connaît une crise qui n’est pas prête de connaître son épilogue ? «Nous avons passé des commandes et nous attendons toujours», nous a-t-on appris au niveau de l’EPH ?

Said M.

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