Nos routes, déjà étroites, continuent de souffrir de la négligence de nos concitoyens et d’entreprises de travaux publics qui ne semblent se conformer à aucune règle. Les entreposages de matériaux de construction ou de gravats sur les accotements deviennent monnaie courante. Certains se permettent même de squatter une partie de l’asphalte, au point de mettre en danger les usagers de la route, contraints de contourner ces obstacles non signalés. Dès qu’un virage large est repéré il attire les convoitises pour devenir une aire de stockage de sable, de pierres ou autre. Le domaine public devient alors privé pour de longues années, tant que personne n’en revendique la propriété. Non contents de s’aliéner les accotements qui «appartiennent au baylec» comme ils disent, ils les transforment en dépotoirs où ils déchargent des gravats provenant de démolitions. Ce n’est pas par hasard que des propriétaires de champs riverains installent des plaques de «propriété privée» alors que d’autres délimitent leurs terrains par des blocs, posés sur le bord de la route. Les services concernés, chargés de rappeler à l’ordre les récalcitrants, semblent aveugles alors que leur responsabilité est engagée. Aucune route ne fait exception à cette anarchie devenue une règle pour tous les constructeurs qui font fi de la loi et du respect de leur prochain. Les alentours de chaque chantier deviennent des risques d’accidents potentiels. Les automobilistes frôlent l’accident à chaque détour de virage où la chaussée, rétrécie par des tas de sable et de graviers, est réduite à une seule voie, durant des années. «Si cet état de fait est toléré qu’on installe alors des plaques de signalisation pour prévenir les honnêtes citoyens du danger imminent qui les guette», signale un chauffeur de taxi. Dans ce cas, une seule plaque suffirait pour annoncer «chaussée rétrécie sur plusieurs kilomètres».
A.O.T.