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Qui gère quoi ?

Les avaries se multiplient sur les réseaux de transport et de distribution de l’eau potable des communes de la daïra de M’Chedallah. Les gestionnaires de ce secteur à l’échelle locale font, il faut le dire, preuve d’un certain « bâclage » dans les réparations, lesquelles se font à la « va vite » sous la pression des citoyens.

Ces derniers se voient contraints, à chaque rupture de ce liquide vital en ces périodes de grandes chaleurs, de passer à des mouvements de protestation souvent houleux pour faire réagir les nombreux gestionnaires de l’AEP. Nous citerons à titre d’exemple quelques points noirs sur lesquels surviennent de manière presque discontinue des avaries, à l’origine de la rupture de l’alimentation de nombreux villages durant plusieurs jours. Le premier point noir est celui d’Ouadhlafen, à l’entrée Nord du village Ath Ivrahim, où des avaries surviennent presque chaque semaine sur la conduite de transport de l’AEP qui alimente plusieurs localités de la daïra de M’Chedallah à partir du captage d’El Ainser Averkane (source noire) d’Imesdhourar. Les avaries à répétitions à proximité d’un répartiteur sur un tronçon de 100m environ s’expliquent du fait que la conduite est posée sur un terrain meuble en continuel mouvement qui aboutit sur un répétitif écartement de la tuyauterie. Un fait qui dure depuis plus de dix ans sans que le nécessaire ne soit fait, tel un ouvrage de consolidation ou carrément le changement de l’itinéraire de ces insignifiantes longueurs. Rien n’est fait et l’on se contente d’envoyer à chaque fois, après deux ou trois jours de panne, une équipe pour ressouder le point de l’avarie en attendent. Et bien entendu, les choses se sont aggravées durant les violentes intempéries de l’hiver passé. Ce tronçon réalisé au milieu du haut talus de la route secondaire d’Ighzer Bouzal qui relie Saharidj à M’Chedallah via Ath Ivrahim est complètement dénudé par un éboulement en ces lieux, et se retrouve suspendu dans le vide, ce qui a triplé les avaries qui y surviennent et qui non seulement privent d’eau des milliers de foyers durant des jours en toutes saisons, mais aussi dégradent sérieusement cette route récemment revêtue en bitume bétonné un matériau des plus modernes. Le point noir suivant est celui situé au village Aggach, en périphérie du chef-lieu de la commune de Saharidj, au lieu-dit Tizi, sur un autre réseau de transport de l’AEP du même captage qui alimente les villages Ath Ivrahim, Thamourth Ouzemour, pour ne citer que les localités à forte concentration démographique. L’avarie sur cet ouvrage du même captage est due au bâclage des travaux de réparation qui se font à l’aide de postes à souder, pour colmater la brèche que pratique la forte pression de l’eau du fait d’un gravitation accentuée du terrain meuble en mouvement permanent, d’où ces avaries qui surgissent aussi presque chaque semaine. Un point noir en plein milieu de la route, revêtue aussi en BB, qui relie Aggach au chef-lieu de la commune de Saharidj. Cette route est complètement massacrée en ces lieux à cause de l’utilisation d’engins de travaux publics pour pratiquer une ouverture et déterrer le point de l’avarie. Une route qui serait sans doute fermée à la circulation durant l’hiver prochain, ceci en plus de constituer un danger de mort pour les usagers à l’heure actuelle, du fait de ce large trou béant bouché avec de la vulgaire terre, situé au milieu de la chaussée sur une longue cote qui frôle les 120°. Ce point noir a surgi il y a plus de 10 ans sans que le nécessaire ne soit fait pour y mettre un terme. Cette révoltante situation s’explique par le fait que plusieurs secteurs se partagent la gestion de l’AEP, tels que l’hydraulique, l’APC et depuis quelques années l’Algérienne des eaux. L’exemple le plus édifiant de cette cacophonie dans la gestion est l’arrêt total de l’indispensable remise d’échantillons des prélèvements de l’AEP par les bureaux d’hygiène communaux au laboratoire d’analyse d’Ath Mansour, relevant de l’EPSP d’Ahnif. Une opération qui devrait être effectuée chaque semaine, selon la règlementation, pour permettre un bon suivi de la qualité de l’eau que reçoivent les citoyens dans leurs robinets.

Oulaid Soualah

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