Les habitants du quartier Aïssani Ramdhane, appelé aussi B’hret Medjber, dans la ville de Sour El Ghozlane à 32 kms au Sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ne savent plus à quel saint se vouer pour faire valoir leur droit à cadre décent. En effet, ce quartier, qui apparaît de loin comme un « petit coin de paradis »- car situé sur les berges de l’Oued Dirah, qui, plus bas, prend le nom d’Oued Lakhal- est composé de charmantes maisons individuelles avec des devantures et des rues assez propres. C’étaient des lotissements initiés au début des années 1980 par l’APC de Sour El Ghozlane. Cependant, il se trouve que le cours d’eau qui traverse le quartier se fait de plus en plus menaçant, aussi bien par son débit d’eau en temps d’orage, que par la décharge sauvage à laquelle il sert de réceptacle. Le cours d’eau, qui descend du versant Nord de djebel Dirah, se transforme rapidement en un dangereux torrent dès les premières pluies de fin d’été. Le souvenir des inondations historiques du 24 août 2002 est toujours présent dans les esprits, lorsque l’oued a débordé sur tous les côtés et a pénétré dans les habitations. Il avait même détruit et emporté le mur de clôture de l’ancien centre culturel Houari Boumediene, en emportant aussi un précieux fonds documentaire de livres (information rapportée dans notre journal au moment des événements). Les habitants du quartier Aïssani Ramdhane, qui ont saisi le P/APC dans une requête comportant 32 signatures, tiennent à sensibiliser les autorités au danger que constitue l’oued dont l’aménagement ne répondrait pas, à leurs yeux, aux normes techniques. De ce fait, ils ont rappelé cette catastrophe de 2002, tout en revenant sur les qualités techniques du pont qui enjambe l’oued au niveau de leur quartier. Ce pont ne laisse que deux ouvertures en béton à l’eau pour circuler. Sachant que le cours d’eau ne reçoit pas uniquement de l’eau, mais tous les détritus ramenés de l’amont, il se constitue alors un véritable dépotoir au niveau des appuis du pont et dans ses deux trous de sortie. Ces derniers risquent de se fermer à tout moment, d’autant plus que des habitants proches du quartier n’hésitent pas à jeter leurs déchets ménagers dans le cours d’eau, constituant une véritable décharge à ciel ouvert, dégageant des odeurs nauséabondes pendant les jours de canicule et abritant des moustiques et autres bestioles qui font courir des risques de maladies pour les habitants.
Amar Naït Messaoud