Le mouvement migratoire des populations venues des pays voisins comme le Mali et le Niger n’est pas prêt de s’estomper. Et pour cause, la reconduction des milliers de refuges à leurs pays d’origine les mois précédents a fait croire, l’espace de quelque temps, que l’Algérie en a décousu avec le problème de ces populations déshéritées. Malheureusement, ces derniers jours, la crainte de certains humanitaires avisés de voir des familles entières réduites à la mendicité se vérifie de visu sur le terrain. En effet, plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa sont envahies par des centaines de réfugiés qui n’hésitent pas à élire domicile aux différents coins des villes. Le triste sort des réfugiés subsahariens accueillis par l’Algérie ne voit pas son épilogue. Pis, leur situation ne cesse de se dégrader sans voir le bout du tunnel. Au chef-lieu de wilaya, le simple quidam est interpellé par des petits bambins, des femmes et des hommes subsahariens tendant leurs sébiles à longueur de journées. Une ribambelle de réfugiés subsahariens fait la manche sur les trottoirs des importantes villes de Béjaïa. Des mères esseulées avec, seul bagage, des enfants en bas âge quémandant à longueur de journée sous un soleil de plomb et des températures suffocantes. Fuyant la famine et la guerre, ces réfugiés ont trouvé refuge en Algérie dans différentes villes. Vêtus de nippes et assis à même le sol, ces mendiants partagent les trottoirs avec d’autres va-nu-pieds algériens. Une scène de désolation qui réduit ces êtres humains au ras des pâquerettes. Un décor auquel s’acclimatent les citoyens algériens, dont bon nombre de passants ne prêtent guère attention à ces nouveaux débarqués. Après des mois d’errance et de flânerie des centaines de familles de réfugiés subsahariens, essentiellement du Mali et du Niger, les autorités algériennes ont pris du poil de la bête en rapatriant lesdits «proscrits» dans leurs pays respectifs. Mais finalement, l’accalmie n’est que de courte durée, car ces réfugiés sont de retour en Algérie. Certaines localités de la ville de Vgayet comme Sidi-aich, Akbou et le chef-lieu de la wilaya, ne sont pas épargnées par l’arrivée en masse des contingents. L’instabilité politique et la sécheresse ont contraint les populations en provenance des pays du Sahel à observer des mouvements migratoires à dessein de fuir la guerre et de trouver refuge sous d’autres ″cieux plus cléments″. La situation humanitaire des réfugiés en question est plus qu’alarmante. Malnutrition, maladies, mendicité sans-abri… les maux qui rongent cette population sont légion et si rien n’est entrepris pour sauver ces familles de la précarité la situation risque de connaître une autre tournure.
Bachir Djaider