Ouyahia rassure et met en garde

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Le secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a animé une conférence de presse, hier à Alger, où il a abordé plusieurs sujets d’actualité économique et politique.

Lors de cette sortie médiatique, M. Ouyahia a affirmé que la baisse des recettes pétrolières n’est pas la faute du régime. «C’est notre faute à tous», a-t-il lancé avant d’ajouter : «Il n’y a pas un pays au monde qui a encouragé l’investissement comme l’Algérie, mais la corruption et la bureaucratie ont fait défaut». Pour faire sortir le pays de la crise, le SG par intérim du RND a mis en exergue la nécessité de réduire la facture des importations. «Si nous ne réduisons pas les importations, nous irons à la mort», a-t-il mis en garde.

Il s’agit également, selon lui, de diversifier l’économie nationale afin d’encourager la production et la compétitivité et d’exploiter les capacités du peuple qui doit travailler davantage. Dans ce sillage, ce dernier a souligné la nécessité d’impliquer les citoyens dans toutes les décisions qui sont prises par le gouvernement, à travers la sensibilisation. «On doit sensibiliser le peuple sur la situation du pays afin qu’on puisse réaliser une mutation graduelle», a plaidé M. Ouyahia.

Le conférencier a tenu à souligner que l’Algérie ne recourra pas à l’endettement. «Pour l’instant, on a une marge de sécurité c’est pour cela qu’on n’a pas besoin d’aller vers l’endettement extérieur», a-t-il assuré. Il a précisé que le chef de l’Etat a interdit le retour à l’endettement extérieur, affirmant que le peuple peut être « rassuré pour les trois ou quatre ans à venir dans la mesure le pays dispose de près de 160 milliards de dollars de réserves de changes ».

Il a fait savoir que la dette extérieure actuelle de l’Algérie n’est que 400 millions de dollars et ce, grâce au la « sage décision » du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de rembourser par anticipation la totalité de la dette extérieure du pays. Questionné sur le projet de loi de finance 2016, M. Ouyahia a fait savoir que sa formation politique votera sur toutes les décisions qui seront prises par le gouvernement.

Il a critiqué le retour du crédit à la consommation qu’il a qualifié de solution «facile». Dans ce contexte, il a tenu à souligner qu’il n’est pas en désaccord avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. «Ce n’est pas logique que le chef du cabinet du président de la République soit contre le Premier ministre», a-t-il dit.

«La révision de la constitution probablement durant cette année»

L’ex-chef du gouvernement a fait savoir que le dossier de la révision de la constitution n’est pas loin de sa phase finale. En effet, il sera mis en œuvre durant l’année en cours. Tout en jugeant les informations selon lesquelles le projet de Constitution « serait annoncé dans la semaine ou le mois prochains », exagérées, Ouyahia a estimé que c’est « possible que celui-ci serait annoncé durant l’année en cours », tout en soulignant que « quelle que soit la forme de son adoption par voie référendaire ou par le parlement, la décision revient au président de la République ».

« La question de la révision de la Constitution relève seulement des prérogatives du président de la République, et lui seul qui gère ce dossier », a précisé en effet, M. Ouyahia. Interrogé sur les récentes activités de Madani Mezrag, M. Ouyahia a affirmé que la loi de la réconciliation nationale est claire là-dessus. «Il est interdit à toute personne responsable de la tragédie nationale de créer une formation politique», a-t-il martelé affirmant que « L’Etat n’autorisera pas Madani Mezrag à créer un parti politique dans la mesure où les lois sur la concorde civile, la réconciliation nationale et sur les partis politiques l’interdisent », a-t-il déclaré.

Dans le même registre, M. Ouyahia a souligné que « l’Etat n’a pas interdit aux cadres du parti dissout d’exercer leurs activités et de tenir des réunions », citant pour preuve les rencontres qu’organisaient Madani Mezrag à Jijel depuis le début les années 2000. Il a rappelé à ce titre, que les cadres du parti dissout ont été invités par la Présidence pour participer aux consultations menées autour de l’amendement de la constitution, preuve que ces derniers n’ont pas été exclus de la scène politique nationale à condition qu’ils respectent les lois de la République.

Au sujet des changements effectués récemment par le président de la République au sein du département de recherche et de sécurité (DRS), M. Ouyahia a affirmé que cela est une action ordinaire. «La dissolution du groupe d’intervention spécial n’est pas liée à la sécurité du pays», a-t-il indiqué tout en estimant qu’il n’y a aucun conflit au sommet de l’État. «Il y a un seul président de la République qui a tous les pouvoirs que lui donne la constitution», toujours selon Ouyahia. À la question de savoir s’il compte se présenter aux prochaines élections présidentielles, le leader du RND dira qu’ «il reste encore trois ans et demi pour le mandat de l’actuel président. Il faut penser à travailler pour le pays».

Samira Saidj

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