Le tronçon de tous les dangers

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Un télescopage entre deux véhicules de tourisme a eu lieu, jeudi vers 21h, sur le tronçon de la RN74 traversant le quartier Tizza dans le village d’Ighil N’djiber, relevant de la commune de Seddouk. Un accident de plus pour les habitants qui s’insurgent pour demander que ce tronçon soit sécurisé. Il s’est produit près d’une boutique de vente de poulets de chair où sont assis trois personnes à l’entrée qui l’ont échappé belle, car l’un des véhicules les a heurtés sans gravité. La cause de cet accident qui a causé des dégâts pour les deux véhicules a été en premier lieu l’imprudence des conducteurs. Ensuite juste au niveau de la boutique, est érigé sur la chaussée un dos d’âne qui, à force de l’arrosage de cette chaussée par le gérant pour éliminer la poussière que soulèvent les roues de voitures et camions, nombreux à passer par là quotidiennement, s’est transformé en un affaissement et les automobilistes l’évitent en se rabattant à gauche. C’est ce qu’ont fait les deux véhicules d’ailleurs qui, en tentant de l’éviter, se sont télescopés. Les accidents n’en finissent pas sur ce tronçon de route qui renferme beaucoup d’affaissements entre la chaussée et le trottoir, à l’origine de plusieurs télescopages de véhicules. Le bilan des accidents est terrifiant pour les riverains, qui considèrent que leurs vies et celles de leurs proches sont constamment en danger, notamment leurs enfants en bas âge se rendant à l’école, et ce, à cause de la bêtise humaine. Et ce n’est pas tout puisque des travaux du projet de gaz de ville qui se mènent à Tibouamouchine, un village mitoyen, accentuent la détérioration de la chaussée avec des canalisations qui se font entre la chaussée et le trottoir. Dans la nuit du dimanche à lundi, des pluies torrentielles se sont abattues, ce qui a fait que l’abondance des eaux qui dévalaient à grande vitesse ont emmené gravas et détritus de tous genres qu’elles ont abandonnés à certains endroits. Pour emmener une conduite d’un trottoir à un autre, la chaussée est traversée sur la largeur laissant une tranchée qu’on bouche avec de la terre qui ne tient pas longtemps avec le passage des roues des véhicules. «Ça fait mal au cœur d’entendre le véhicule faire Boum à la traversée de chaque tranchée», s’est époumoné un chauffeur. À propos des accidents qui surviennent sur ce tronçon, certains les imputent à la mauvaise signalisation routière. La signalisation horizontale est inexistante et la signalisation verticale est insuffisante dans ces deux grandes agglomérations que sont Tizza et Tibouamouchine, traversées par cette route nationale sur environ deux kilomètres. Si l’on s’en tient à cela, le tronçon s chauffards ne manquent pas sur cette route à grande circulation. Ils passent à grande vitesse et doublent même dans les virages sans se soucier des vies des habitants qu’ils mettent en danger. Certains perdent la concentration sur la conduite en utilisant le téléphone portable au volant en essayant de répondre ou de donner un coup de fil tout en roulant à bord du véhicule, et la plupart du temps c’est en tentant de sortir le mobile de la poche, à lire ou un écrire un SMS qu’ils perdent le contrôle. Il y a aussi l’état d’ébriété des conducteurs. Certains chauffards boivent en conduisant et il arrive de voir l’un d’eux roulant à grand vitesse en sirotant une bière devant les yeux ahuris des habitants. Des bières dont les vides finissent sur les accotements. Certains animaux sauvages ou domestiques qui circulent ou traversent la chaussée sont aussi la cause de la survenance d’accident. Les chiens errants pullulent sur ce tronçon de route à l’intérieur des agglomérations et les chacals ne manquent pas aussi à l’extérieur, attirés par les décharges sauvages des accotements. Et il n’y a pas que ça. La plupart des jeunes circulant en moto, ne mettent pas de casques. Ils roulent à grande vitesse mettant leurs vies et celles d’autrui en péril. Même si le casque est rendu obligatoire, ils ne le portent plus. Avant, ce sont certains commerçants qui squattent les trottoirs en étalant les marchandises, notamment les fruits et légumes, maintenant, certains chauffards garent carrément leurs véhicules sur les trottoirs, obligeant les piétons à marcher sur la chaussée au risque de se faire heurter par un véhicule. La discipline sur la route a complètement disparu avec la circulation des engins de tous genres sans aucune impunité. Les tracteurs agricoles en première ligne circulent librement sur la route nationale, ce qui leur est interdit auparavant. Le comble, certains tracteurs ne sont pas dotés de rétroviseurs et le chauffeur dans ce cas, assis sur son fauteuil, écoute de la musique en roulant à petite vitesse, sans se soucier de la file de voitures qui le suit, parfois. Des rétrochargeuses sont de la partie en roulant sans escorte d’un véhicule roulant à l’avant signalant un danger, ce qui est de même aussi pour les porte-chars transportant des engins, lesquels roulent sans escorte sur des routes de montagnes truffées de virages, faisant des encombrements monstres. Que n’a-t-on pas vu sur nos routes quand des dumpers roulent aisément, alors qu’ils ne doivent pas quitter le chantier ou le dépôt. De tout ce qui précède, nos routes sont devenues des hécatombes, et a meilleure protection contre cela passe par l’application stricte de la réglementation, sinon on n’en finira pas avec ces accidents. La RN74 a bénéficié tout de même d’un projet pour la rénovation de la chaussée avec une couche de bitume. Le projet est en pleine réalisation avec des travaux démarrant de Takriets et qui sont arrivés à Takaâts, soit quelque 10% ont été réalisés déjà.

L. Beddar

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