Coup de colère des lycéens et collégiens

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Les instructions réitérées par le ministère de tutelle pour assurer une bonne rentrée scolaire ne semblent pas être appliquées sur le terrain d’une manière assez satisfaisante, du moins à l’Est d’Alger et à Boumerdès, comme nous l’avions constaté de visu. Une semaine après la rentrée scolaire, les élèves sont confrontés dans ces deux départements au manque de manuels scolaires et à d’autres problèmes bureaucratiques. Tant à l’Est qu’à l’Ouest de Boumerdès, l’on s’emporte surtout contre l’insuffisance criante de cet important support pédagogique. «L’on ne dispose pas de chiffres précis et l’intendant refuse de nous le donner mais croyez-moi, le manque de livres scolaires est effrayant dans notre établissement», a témoigné un enseignant du lycée du 19 Mai 1956 de Dellys, en précisant que ce manque y affecte tous les paliers et toutes les filières. Le problème constaté dans le principal lycée de cette historique ville courtière n’est pas isolé. D’autres établissements attendent, depuis une semaine, les quantités complémentaires de manuels demandées juste après l’inscription des élèves. Au centre urbain voisin de Baghlia, de nombreux lycéens d’un ancien établissement s’emportent contre le manque de manuels. Les élèves des filières scientifiques et littéraires sont dépourvus de manuels de technologie, de langue et littérature arabes, de philosophie et d’Allemand, alors que les professeurs ont entamé le programme scolaire depuis le premier jour de la rentrée scolaire. «Veut-on nous pousser à provoquer un arrêt de cours pour réclamer d’urgence une solution à ce problème», dira-t-on. Un problème dont souffrent également les inscrits aux trois établissements du chef-lieu de wilaya. «Je viens d’aviser expressément le proviseur pour qu’il formule une demande de livres d’Espagnol pour les deuxième et troisième année secondaires ainsi qu’une quantité de manuels de droit pour les élèves de gestion et d’économie », a noté hier, encore une préposée à l’intendance du lycée des frères Draoui.

Les deux autres lycées, El-Khalifa et Frantz Fanon, font aussi ces jours-ci l’objet d’une forte demande de manuels scolaires de la part des élèves. «Alors que je prévoyais exploiter mon week-end et mes horaires de fin d’après-midi pour négocier l’achat du mouton de l’Aïd, je me retrouve à rechercher en vain ces livres manquants pour mes deux enfants», avouera en plaisantant un ancien cadre local de la Sonatrach. Informés de la possibilité d’acheter ces supports pédagogiques directement du centre de stockage sis à la cité des coopératives de Boumerdès, certains parents d’élèves ont pu, cependant, régler ce problème. Mais de nombreux autres familles n’y ont point été mises au courant et de surcroît, le centre en question n’est ouvert qu’à des horaires précis pendant la journée et cela ne peut arranger que les habitants de chef-lieu de wilaya. Au Sud-ouest de Boumerdès et même à Reghaia, relevant de la capitale, de nombreux élèves souffrent de l’éloignement de leurs établissements. Plus inquiétant encore, a-t-on signalé près d’une cinquantaine d’admis au lycée Khaled El-Djazairi, de l’ex-Alma, ont été transférés vers le nouveau établissement de Hlalmiya situé à deux kilomètres plus loin. «À cause de ce déplacement épuisant, mon enfant n’a même pas le temps de manger entre midi et 13h», s’inquiète un ancien prof d’arabe du quartier de l’ex-Onalait de Boudoauou, qui dénonce le comportement du proviseur du lycée Khaled El-Djazairi, ayant avantagé certains parents d’élèves de la même cité à l’exemple d’un cadre de secteur médical, au détriment d’autres. «Nous refusons cette politique de deux poids de mesures», a-t-il martelé en s’apprêtant à déposer une plainte au niveau de l’instance concernée.

Salim Haddou

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