Jamais de mémoire d’homme les prix avicoles n’ont connu une telle déflation. Le prix de gros du poulet de chair a chuté cette semaine à 65 DA le kg. Même à ce prix les aviculteurs éprouvent encore des difficultés à trouver des acquéreurs. La stagnation du marché enregistre inévitablement un surplus de production dans toutes les localités de la daïra de Bechloul. L’offre à vrai dire, dépasse de loin la demande. Cet état des choses met les aviculteurs dans une mauvaise passe et ils ne savent plus à quel saint se vouer pour écouler leurs produits. Le recours à la vente au détail par certains constitue une vente forcée et de surcroît une opération de dumping à leur détriment. Quant aux propriétaires d’importantes productions avicoles et qui languissent d’une hypothèque hausse des cours, ils seront quand-même confrontés à des pertes certaines. Tout cela, en feignant de ne pas prendre en considération certains facteurs ayant contribué à l’installation de ce marasme économique, comme par exemple la grippe aviaire, principal vecteur de cette déflation qui a provoqué le fléchissement de la consommation du poulet de chair. La crainte s’est installée officiellement sur toute l’étendue du territoire. Pourtant, toute vente est garantie par un certificat sanitaire délivrée par le médecin vétérinaire traitant. S’ajoute encore la majeure partie des abattoirs privés qui demeurent non fonctionnels, à part l’abattoir étatique implanté à Bouira, qui ne peut assurer la solvabilité de toutes les productions wilayales en temps voulu.L’aviculture dans notre pays ne relève point à vrai dire d’une économie planifiée, mais plutôt d’une économie marchande pour laquelle il n’existe aucun prix garanti, soit par des mesures juridiques, soit par une mise en œuvre de moyens propres à maintenir l’équilibre et la stabilité des prix.
R. Debakhe
