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«Au lieu de subventionner la farine, aidez les citoyens à acheter le pain»

L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a appelé hier à Alger, le gouvernement à annuler graduellement la subvention de la farine et l’orienter vers les consommateurs. Tout en saluant la récente décision prise par le ministère du Commerce concernant la fabrication d’une farine spéciale pour les boulangers, le porte-parole de l’UGCAA, El Hadj Tahar Boulenouar, a affirmé que les problèmes de cette corporation ne se résument pas seulement à la question de la farine. Pour lui, la préoccupation réelle des boulangers est liée à la réduction de leur marge bénéficiaire. «Depuis 1995, cette problématique n’a pas été prise en charge. La marge bénéficiaire des boulangers a diminué de plus de 50%», a martelé M. Boulenouar, lors d’une conférence de presse organisée au siège de sa formation syndicale à Alger, sur le thème «les boulangers ; problématiques et revendications». Le porte-parole de l’UGCAA a fait savoir que le coût de la baguette de pain dépasse son prix de vente qui est de 10 DA, «ce qui cause des pertes énormes aux boulangers», a-t-il dit. À cet effet, M. Boulenouar a lancé un appel au gouvernement pour changer la politique de subvention de tous les produits alimentaires, notamment la farine et la poudre de lait. En effet, l’augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs, a-t-il insisté est mieux que de subventionner les produits alimentaires. «Au lieu de subventionner la farine, aidez les citoyens à acheter le pain», a-t-il plaidé avant d’ajouter que «le prix de la baguette de pain, sans la subvention de la farine, est entre 15 et 17 Da». Selon M. Boulenouar, ce n’est pas raisonnable de continuer à subventionner la farine, sachant que c’est un produit importé. «Cette politique empêche les investisseurs de lancer des projets dans ce secteur», a-t-il estimé. Le même responsable va plus loin encore, en soulignant que les pays exportateurs de ces produits et les importateurs sont les seuls bénéficiaires de la politique de subvention et ne sont pas les citoyens. «Personne ne sait la marge bénéficiaire des importateurs», a lancé M. Boulenouar. Ce dernier a fait savoir, également, que 30% des produits alimentaires subventionnés sont détournés vers la fabrication des aliments qui ne sont pas concernés par cette politique, notamment la farine et la poudre de lait.

Samira Saïdj

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