Le wali a procédé, avant-hier dans l’après-midi, à l’installation de trois chefs de daïras : celui de Sour El Ghozlane, celui de Kadiria et, enfin, celui de Bouira.
Les deux autres, celui de M’Chedellah et celui de Bordj Kreis, seront installés prochainement. Les deux chefs de daïras de Bouira et de Kadiria ont permuté entre eux. Celui de Bouira, en l’occurrence Kheireddine Mesmi, a pris le poste de son collègue de Kadiria et celui de Kadiria a pris celui de Bouira. À noter aussi la promotion de deux secrétaires généraux au rang de chef de daïra : il s’agit des SG des communes d’Aïn Bessem et de Bordj Kreis, le premier affecté dans la wilaya de Sétif et le second à Batna. A Sour El Ghozlane, le wali a axé son intervention sur l’importance des ressources humaines qui sont, a-t-il dit, une des plus grandes richesses de cette daïra des Hauts plateaux, et insisté sur la nécessité de coordonner les efforts (la commune ayant particulièrement souffert de querelles de chefs) en vue de relever les défis économiques qui l’attendent. Plaidant, dans la foulée, pour une démocratie participative accrue et efficace, qui doit se traduire dans les actes, le premier responsable de la wilaya a rassuré les élus et les notables de la ville qu’aucun projet inscrit ou en cours n’a été résilié. Rien n’a changé selon lui, dans le programme de développement concernant cette daïra. Au contraire, en dépit de la conjoncture difficile et du problème que pose le foncier, les objectifs de l’Etat, qui met tous les moyens pour leur concrétisation, demeurent les mêmes, a-t-il ajouté. À ce propos et pour montrer que ce n’est pas l’argent qui manque, il a rappelé les reliquats qui dorment dans les caisses des communes. Ainsi, à titre d’exemple, le budget communal de Sour El Ghozlane estimé à 75 milliards de centimes dont il reste 25 milliards de centimes, demeure inemployé. Toujours à titre d’exemple, il a rappelé aussi les 8 milliards restants du plan Pec, un programme concernant l’aménagement du Boulevard de la ville pour un montant de 28 milliards de centime et les 8 autres reliquats du budget communal de Dirah, qui relève de la daïra de Sour El Ghozlane. Considérant, d’une part, que tout argent doit être injecté dans la réalisation d’autres projets, comme, par exemple, la construction d’un pont busé à Dirah, et, d’autre part, que les nouveaux défis lancés à la daïra doivent impérativement relever pour plus de progrès et de prospérité le wali a cependant invité à plus de rationalisation dans la gestion des deniers publics où chaque centime doit être compté et affecté là où il faut. Enfin, revenant sur la carrière du nouveau chef de daïra, Ammi Mohamed, qui a occupé plusieurs postes comme SG, chef de cabinet à M’sila avant d’être chef de daïra de Bordj Khris, le wali, tout en renouvelant sa confiance en lui, l’a assuré de tout le soutien dont il aurait besoin dans sa nouvelle mission. Prenant la parole à son tour, le P/APW a mis, lui, en exergue l’aspect historique de la ville ainsi que son passé glorieux pendant la guerre de libération. Se rendant ensuite à Kadiria, le wali s’est peu attardé se contentant de rappeler les nombreux projets réalisés dans le cadre du développement de cette modeste daïra et les nouveaux défis qui restent à relever. Un peu en froid, nous dit-on, avec le nouveau responsable, en l’occurrence Mesmi Kheireddine, à cause du dossier du logement social qui a empoisonné l’été à Bouira, le wali, énumérant les postes occupés par celui-ci comme SG à Sedrata et chef de cabinet à Oum El Bouaghi avant d’exercer comme chef de daïra à Bouira, où il a eu peu de succès comme on sait avec le dossier du logement, le wali a exhorté ce dernier à œuvrer de toutes ses forces dans l’accomplissement de sa nouvelle tâche et en l’assurant, pour ce faire, de toute l’aide nécessaire. Le P/APW, plus concis encore qu’à Sour El Ghozlane, s’est borné de souligner les épreuves par lesquelles est passée cette daïra pendant la décennie noire, et le courage qu’il lui a fallu pour s’en relever. Enfin, à Bouira, le wali est revenu brièvement sur cette permutation de deux chefs de daïra qui pouvait se comprendre comme une sanction pour le partant et une promotion pour l’arrivant (sans que cela ne soit dit explicitement). Cependant, les 800 logements distribués ne sont plus brandis comme une preuve contre l’ancienne gestion, mais comme la démonstration de la volonté de l’Etat de poursuivre sa politique de développement contre vents et marrées. S’étalant sur la carrière administrative du nouveau chef de cette daïra, le wali a fait de lui un portrait haut en couleurs. Ainsi, apprenions-nous que cet ancien élève de l’ENA a d’abord été inspecteur puis inspecteur en chef dans la wilaya de Béjaïa avant d’être pendant six ans chef de cabinet puis chef de daïra à Kadiria et installé à Bouira. Ne manquant pas de souligner les enjeux de cette installation à la tête de cette daïra, qui est présentée par l’orateur comme un «miroir de la wilaya» et la «mère de la wilaya», le wali a invité tous les élus, le mouvement associatif et même le simple citoyen à prêter main forte au nouveau chef de daïra afin que la démocratie participative ne reste pas un vain mot. «Toutes les initiatives sont les bienvenues, a-t-il lancé qu’elles soient d’ordre collectif ou individuel». C’est qu’il reste encore tant à faire pour moderniser et développer cette daïra. À titre d’exemple, le premier responsable de la wilaya a fait savoir que 37 milliards de centimes n’ont pas encore été touchés. Il faudra donc cravacher fort pour arriver à consommer ce reliquat et pour pouvoir entamer le nouveau budget. Assurant le nouveau chef de daïra, en l’occurrence Kamel Touchent, de toute sa confiance et de l’aide de la wilaya, le wali a souhaité bonne chance à ce dernier dans l’exercice de ses fonctions. Il a profité de l’occasion pour annoncer l’importance du rôle joué par les P/APC, qui voient avec la délivrance des cartes d’identités et des permis leurs prérogatives accrues.
Aziz Bey

