La gare routière se dégrade à vue d’œil

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Les usagers et les transporteurs des voyageurs de la gare routière de la ville de Seddouk ne savent plus à quel saint se vouer pour les débarrasser de l’état d’insalubrité des lieux, qui deviennent un bourbier en hiver.

«Nous souffrons énormément de l’absence des services les plus élémentaires en matière d’hygiène. Nous marchons sur la gadoue en hiver. D’ailleurs, au moment des pluies, les glissades engendrant parfois des fractures sont devenues légendes, car en plus de la boue, la surface est pentue. D’ailleurs, j’en ai marre de cette boue ramenée par les voyageurs dans leurs souliers pour la laisser sur le plancher de mon bus que je nettoie plusieurs fois dans la journée. Malgré que l’APC précédente lui ait octroyé un projet de 4.400.000,00 de dinars pour l’arasage et le bitumage de sa surface, toutefois, celui-ci tarde à être réalisé pendant que les usagers et les transporteurs continuent à endurer ce calvaire. Qu’à cela ne tienne ! cette gare routière possède une grande superficie pour la création de magasins, restaurants et cafés pour la détente des voyageurs, ce qui lui fait défaut au grand dam des usagers qui ne peuvent se permettre d’acheter une limonade, une bouteille d’eau ou un casse-croute pendant l’attente de l’arrivée d’un bus à prendre», a déclaré un chauffeur de bus faisant la navette Seddouk-Béjaïa. Ce même constat est fait par les usagers rencontrés sur place, lesquels dénoncent le fait que cette gare -qui n’a de gare que le nom- soit dépourvue de commodités élémentaires qu’elle est censée offrir à ses usagers. «Nos autorités peuvent construire des édifices dignes de ce nom à offrir aux handicapés et aux jeunes chômeurs qui vont gagner dignement leurs vies en exerçant légalement dans l’activité commerciale. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit l’adage. Pour bien dire les choses, un poulailler construit sur l’un des côtés de cette gare durant les années 70 et charpenté avec des éternites faites à base d’amiante, un produit dangereux pour la santé n’a plus sa raison de continuer à exister. Il ternit d’ailleurs au jour d’aujourd’hui la ville de Seddouk, car situé aussi à l’abord de la RN 74, offrant une image désolante aux usagers. Nos autorités auront beaucoup à gagner en le démolissant pour construire à la place des locaux commerciaux dignes de ce nom à distribuer en priorité pour les détenteurs de baraques en tôles érigées un peu partout en ville. Chacun trouvera son compte. Les propriétaires de baraques auront une activité stable et la ville retrouvera son lustre d’antan», a expliqué cet usager. Cette gare routière a été créée en 2006 par l’APC de l’époque qui a fait de grands efforts pour l’aménager. La surface était un grand dépotoir de gravats issus des démolitions de vieilles maisons et des terres issues des terrassements auxquelles s’ajoutent des ordures ménagères, faisant de l’endroit une montagne d’immondices au cœur de la ville de Seddouk. Durant la même année, un volontariat lui a été organisé pour l’arasement de la surface et l’étalement d’une couche de TVO. Les premiers à l’utiliser sont les transporteurs de voyageurs assurant la navette Seddouk-Akbou puis s’ensuivirent ceux faisant la navette Seddouk-Béni Maouche et Seddouk-Béjaïa. Il est à signaler que trois abribus ont été installés l’année passée, et que deux d’entre eux ont vu déjà leurs verres voler en éclat. Comme les sanitaires publics n’existent pas dans la ville de Seddouk, les autorités doivent aussi songer à les créer dans cette gare. Elles donneront la gestion à des jeunes qui seront casés. Elles seront bénéfiques pour les usagers et autres, notamment la gent féminine qui ne peut se rendre au café en cas de besoin. Ces petits investissements ne nécessiteront pas des milliards. Si le wali de Béjaïa serait saisi, lors de sa visite prochaine, au sujet de cette gare routière, il lui accorderait sûrement un projet, car elle revêt une grande utilité. Ne dit-on pas qui ne tente rien n’a rien ?

L. Beddar

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