Site icon La Dépêche de Kabylie

Quel avenir pour la cité des 30 logements sociaux ?

Comme de nombreux logements sociaux généralement squattés lors des événements douloureux du printemps noir dans plusieurs communes de la wilaya, ceux de la "cité des squatteurs" du quartier dit Tirmitine sont sans électricité et sans gaz depuis maintenant presque quatorze ans.

Quant à l’eau potable, elle n’y a été que depuis quelques mois. Les résidents de cette cité interpellent encore une fois les responsables concernés à se pencher sur ces deux manques qui leur provoquent des peines au quotidien. «Nos enfants y sont nés. Si les autorités savent que nous sommes hors la loi, qu’ils prennent les décisions qu’il faut. Ne sommes-nous pas des Algériens comme les autres?», nous interrogera un quinquagénaire accosté devant l’immeuble. Et un autre avec lequel il discutait d’intervenir: «si nous avions recouru au squat, c’est parce que nous étions dans l’obligation de le faire. Nous avions été écartés de toutes les autres attributions de logements. Que les autorités revoient ce dossier! Nous n’avons pas où aller. Chaque jour, on nous montre à la télé des milliers de familles déplacées ici et là vers des logements décents, mais, pour nous, ce sont toujours des ténèbres. Chacun de nous paie une somme faramineuse pour la consommation électrique. Et souvent, il y a des chutes de tension parce que nous avions tous recouru au piratage chez des voisins. Quant au chauffage, nous n’avons que les bonbonnes de gaz butane que nous cherchons à la station service. Vraiment, si nous savions que nous vivrions dans de telles conditions, nous serions restés dans nos baraques de fortune et mourir à petit feu», se lamentera ce sexagénaire sans emploi. Beaucoup d’entre eux nous ont fait part de leurs petites misères quotidiennes. Certes, recourir au squat est un acte condamnable, mais aussi, laisser des enfants grandir dans des conditions comme celles-ci ne relève pas aussi du sens de responsabilité. Ceci étant, quatorze ans après, il faudrait que les autorités trouvent une solution au problème des squatteurs. Ceux qui ont des logements ailleurs devront être délogés par la force de la loi, et ceux qui n’ont rien, devraient être régularisés. C’est un dossier qui est en suspens bien que des mises en demeure ont été adressées aux squatteurs et des poursuites judiciaires ont été enclenchées à leur encontre, c’est toujours le statu quo.

Amar Ouramdane

Quitter la version mobile