Les locaux commerciaux à l’abandon

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Triste sort que celui réservé aux locaux à usage professionnel et artisanal d’Ighzer Amokrane, dans la commune d’Ouzellaguen. Un lot composé de plusieurs dizaines de ces locaux, construits dans le cadre du programme dit «100 locaux par commune», est livré à l’abandon.

Pourtant, les souscripteurs se sont bousculés au portillon pour s’approprier ces biens publics, contre une redevance locative, il est vrai, au dinar symbolique. Hélas, sommes-nous tenus de constater, une fois avoir pris possession des clés de ces locaux, la majorité écrasante des attributaires a pris la… clé des champs. Présentement, le constat qui se donne à voir est des plus affligeants. Les locaux abritant une activité professionnelle se comptent sur les doigts d’une seule main. Tous les autres gardent le rideau désespérément baissé et cadenassé.

D’aucuns ont déployé une activité mais leur saga professionnelle n’a pas fait long feu. «Je connais pas mal de jeunes qui ont acquis des locaux, au moment où ils étaient dans une démarche d’insertion professionnelle dans une boite privée. Des années se sont écoulées, ces bénéficiaires ont intégré leurs postes de travail salarié sans que personne ne leur demande des comptes», témoigne un quadragénaire résident au quartier Selouana.

«Si le loyer était facturé au juste prix, tous les attributaires seraient contraints de choisir entre l’exploitation du local ou sa restitution», dira un autre citoyen d’Ighzer Amokrane. Comme la nature ne s’accommode pas du vide, le site où sont édifiés les locaux fait office de vespasienne et un repère pour les amateurs de boissons alcoolisées. Réalisés à coups de milliards par l’argent du contribuable, ce projet sensé redynamiser l’emploi chez les jeunes, illustre un lamentable gâchis. Si ce n’est pas de la dilapidation de l’argent public, ça y ressemble fort.

N. M.

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