Les cours de soutien toujours de mise

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À peine deux mois après la rentrée scolaire, les  » garages » affichent déjà complets. En effet, depuis que des voix se sont élevées ici et là pour qualifier ces enseignants qui donnent des cours supplémentaires aux élèves des classes d’examen de  » commerçants », nombreux sont ceux-là qui ont abandonné de recourir à cette manière de gagner de l’argent. Du coup, il ne reste que les plus téméraires et les plus audacieux. Ainsi, plusieurs parents ne trouvent plus d’enseignants afin de leur confier leurs enfants.  » Si durant des années, nous avions le choix de placer nos enfants là où l’on veut, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Au mois de septembre, les quelques professeurs qui n’ont pas mis de côté cette pratique ont déjà clôturé leurs listes de demandeurs. J’ai un garçon et une fille que je suis obligé d’envoyer jusqu’à Draâ El-Mizan pour des cours de physique et de mathématiques. Il ne faudra pas attendre la veille des examens pour les mettre sous pression. Bien que les prestations demandées par ces professeurs soient parfois exorbitantes, tout de même, ils deviennent une nécessité pour tout candidat qui passe un examen. Aujourd’hui, ce n’est plus le temps où les parents ne souhaitaient que de voir leurs enfants réussir, mais celui de penser à la moyenne obtenue. Que fera un élèves avec une moyenne de 10/20? », nous dira un parent d’élève. Comme celui-ci, ils sont nombreux à affirmer que ces cours supplémentaires sont indispensables.  » Tous mes enfants qui sont aujourd’hui cadres de l’Etat ont recouru à ces cours. Cela ne veut pas dire que les enseignants ne font pas convenablement leur travail dans les établissements. Tout est une affaire de conscience », nous confiera un autre parent d’élève. Quand tout le monde réclame ces cours, il est peut-être plus plausible de faire appel aux enseignants retraités de donner des cours de ce genre aux enfants démunis qui seront rémunérés par l’Etat ou à défaut par les associations de parents d’élèves. D’autre part, que tout le monde sache que ces élèves ne sont pas pris de force dans ces  » garages ».  » Je donne des cours dans mon appartement. Dans chaque groupe, il y a jusqu’à cinq élèves. Certes, avec le peu d’argent que je gagne, je n’arrive qu’à arrondir mes fins de mois, tout de même, je ressens que je suis toujours utile. Depuis la nuit des temps, les parents recouraient à cette pratique. Nous ne forçons personne à payer des cours à ses enfants. Même dans les pays développés, cette pratique existe. Seulement, chez nous, elle n’est pas organisée », nous confiera cet enseignant parti en retraite en août dernier qui rassure les parents qui lui confiaient leurs progénitures à rester à leur service. Même si cette pratique est décriée de partout, ce n’est pas avec une directive que les choses seront réglées pour autant, quand on voit tout cet informel qui nous entoure. Pour certains parents, régler cette facture destinée aux cours supplémentaires donnés à leurs enfants ne vaut rien devant d’autres dépenses consenties pour d’autres choses parfois inutiles.

Amar Ouramdane

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