Les éleveurs bovins laitiers de la wilaya de Tizi-Ouzou ont appelé à une assemblée générale, qui se tiendra dans la matinée du jeudi 22 octobre dans la localité de Freha, à 20 km à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. L’objectif est de débattre du prix de vente du litre de lait cru de vache et faire un compte rendu des négociations entreprises avec le ministère de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, rapporte une déclaration qu’ils nous ont fait parvenir. Pour exprimer leur colère, les protestataires ont retenu des slogans pour cette assemblée générale qui se veut nationale, compte tenu du fait qu’elle regroupera, selon ses organisateurs, une trentaine de wilayas. Entre autres slogans, nous lisons «Elevage ou esclavage !» ou encore «Les éleveurs font de l’esclavage pour l’industrie du fromage» et en kabyle également «Ulac tasusmi, Ma ulac timarna iw yfki». Ainsi donc, et après une brève accalmie, les éleveurs bovins reviennent à la charge avec cette rencontre nationale dont le principal ordre du jour est l’augmentation du prix de vente du litre de lait cru de vache. Une revendication qu’ils estiment plus que légitime compte tenu de la cherté du fourrage et de l’alimentation du bétail. «Lors des négociations avec les responsables du secteur de l’agriculture, nous avons avancé une fourchette de prix de vente allant de 62 à 75 DA le litre, sachant qu’il est actuellement cédé à 47 DA le litre. Un prix que nous estimons dérisoire par rapport au prix de l’alimentation du bétail», nous a déclaré M. Rabah Ougmat, président et porte-parole de l’association pour le développement de l’agriculture de la commune de Timizart (ADACT). Il ajoutera : «Nous allons faire un compte rendu détaillé de ces rencontres aux éleveurs bovins locaux et nationaux lors de cette assemblée générale et la décision finale de la reprise ou non des actions de protestation leur reviendra, car l’assemblée est souveraine». Selon M. Ougmat, une trentaine de délégués des éleveurs bovins des différentes wilayas du pays prendront part à cette rencontre, une occasion pour eux de faire le bilan et de débattre des actions à venir. «Nous avons pris part à sept rencontres avec les représentants du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Pour certaines, en présence du ministre en personne ainsi que les représentants des laiteries et des éleveurs bovins. La dernière en date s’est tenue à l’ONIL de Boufarik», a-t-il précisé. Le porte-parole des éleveurs bovins affirmera : «Le ministre a certifié que le dossier des négociations sera transmis au chef du gouvernement pour étude et c’est lui qui aura à trancher sur la question après concertation, car elle ne touchera pas seulement le secteur de l’agriculture mais également d’autres secteurs comme celui du commerce». Il précisera toutefois : «Les représentants des laiteries ne semblaient pas adhérer à nos propositions hormis deux producteurs de fromage et yaourt qui nous ont soutenus et estimé qu’il était temps que cette augmentation intervienne vu la cherté de l’alimentation du bétail». Les éleveurs bovins laitiers, par le biais de leurs porte-parole, se disent déterminés à arracher cette hausse du prix de vente du litre de lait cru vaille que vaille, faute de quoi ils menacent de recourir une fois de plus à une grève illimitée qui paralysera toute la filière. Ils se disent également prêts à mener des actions de protestation comme la distribution gratuite de lait telle celle initiée il y a quelques mois au chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Taous C
