Les multiples missions des associations redéfinies suivant la nouvelle loi. Quelle est la place et quel est le rôle des associations dans la société ? Toutes ont-elles l’autonomie suffisante pour remplir ce rôle ? En d’autres termes, disposent-elles d’assez de moyens humains et matériels pour agir conformément aux objectifs qu’elles ont tracés ? Le séminaire régional Bouira-Tizi-Ouzou qui s’est tenu, hier, pour la deuxième fois à Bouira, à la Maison de la culture et dont c’était la troisième édition, a, à travers une conférence-débat consacrée à ce thème, tenté d’apporter des réponses précises à toutes ces questions. Après l’intervention du directeur de la DJS, qui représentait le wali et qui a souligné l’importance d’une telle rencontre axée sur le programme Joussour lancé en 2011 dans le but de favoriser le développement local à travers un ensemble d’activités coordonnées avec le pouvoir public, toutes les interventions qui ont suivi n’ont eu d’autres soucis que de cerner la problématique posée par les associations dans leurs relations respectives avec le pouvoir public, dans l’accomplissement de leurs missions économiques, sociales, culturelles et sportives. Dans sa communication intitulée «rôle des associations dans le développement rural», Makrem Zouaoui, doctorant à l’université de Sétif, a insisté sur la relation entre pouvoir public et mouvement associatif, l’un et l’autre étant complémentaire dans leurs efforts respectifs pour le développement local et durable. Considérant que la dynamique de développement doit partir de la base, c’est-à-dire de la commune et non du sommet de l’État comme on a tendance à le croire communément, l’orateur a présenté une synthèse de l’étude consacrée à l’Association Gaïth de Sétif. Grâce à ce travail remarquable, on suit pas à pas l’itinéraire de cette association caritative, créée en 2004, dans ses programmes portant sur la lutte contre la pauvreté à travers d’abord 48 communes, puis 55 communes. Tout en aidant à la création de richesse et de poste par l’encouragement de l’agriculture (élevage ovin, caprin, apiculture, plantation d’arbres fruitiers), l’association intervenait dans les différents secteurs comme la santé l’école, le logement, les routes, etc. pour la prise en charge par l’administration de ces problèmes. Malgré les difficultés rencontrées sur le terrain et avec une administration assez imbue de ses prérogatives, l’orateur concluait à un bilan positif, l’association ayant compris et joué parfaitement son rôle qui reste exclusivement un rôle de proximité c’est-à-dire au service de la famille rurale et du développement durable. Cet aperçu sur les activités d’une association présentée comme un modèle du genre, lui a permis de montrer que le statut particulier défini par l’article 6-12 du 15 janvier 2015, assure aux associations un travail de complémentarité avec les pouvoirs publics, un travail basé sur une stratégie de développement durable.
Le SRG Adel Daouadoi a mis l’accent sur la création des associations, les buts qui sous-tendent leurs activités, le tout dans un cadre légal en conformité avec la nouvelle loi 6-12 du 15 janvier 2012, ainsi que sur le nombre des membres qui la forment et le dossier à fournir pour chacun. Il a aussi énuméré les cas où une association, qui agit pour les intérêts personnels de l’un ou de l’autre de ses membres pour mauvaise gestion, peut être dissoute soit par une autorité civile compétente, soit par voie de justice. Évoquant le cas de ces malades atteints d’autisme, le conférencier souligne le rôle joué par cette association culturelle d’Alger, aidée en cela par le ministère de la Solidarité pour la prise en charge de ces patients en attendant l’ouverture, dans la capitale, d’un Institut pour le traitement de cette maladie du siècle. Plaidant pour la spécialisation des associations, comme d’autres intervenants avant lui avaient plaidé pour leur professionnalisation, il a donné le nombre d’associations qui activent à l’échelle de wilayas (85) et à l’échelle locale (795). Les débats ont été riches. Une réponse, cependant, mérite d’être rapportée ici, celle du modérateur de la plénière, en l’occurrence Kamel Lalleg. La question posée étant ceci : faudrait-il accepter aussi les associations non agrées ? L’intervenant a été catégorie : c’était non. S’appuyant pour justifier sa réponse sur la loi relative à la création des associations, citée plus haut, il a en revanche fait savoir que tous les citoyens désireux activer au sein des associations existantes peuvent s’y présenter. Il a, pour finir, invité ses mêmes associations à se professionnaliser pour être plus compétitives par des projets d’autofinancement, ces dernières ne devant pas toujours compter sur les subventions de l’État. Le programme ayant connu des chamboulements, des communications comme celles se rapportant au «fonds de wilaya» par le directeur de la culture, «la fiscalité des associations» par le représentant du trésor, n’ont pu être données dans la matinée. Peut être seront-elles reprogrammées l’après-midi, le séminaire ne se clôturant que vers 18 heures, après la présentation de la synthèse des travaux des trois ateliers : Agir ensemble, Mobilisation citoyenne et Défis du partenariat. En plus d’un grand nombre d’associations locales, il y a les dispositifs d’aide comme l’ANSEJ, l’Angem, la CNAC…
Aziz Bey