Les NTIC non exploitées

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En matière de communication, la wilaya de Bouira semble avoir encore un long périple à traverser, avant d’arriver au stade souhaité par les citoyens et journalistes de la wilaya.

Le portail internet de la wilaya semble être un exemple parfait d’une communication qui laisse à désirer. Créé en 2013, ce site accessible via le lien «www.wilaya-bouira.dz», n’a toujours pas fait ses preuves, notamment en matière de communication officielle et de rapprochement des citoyens de l’administration. Mal-alimenté et rarement mis à jour et parfois inaccessible, les rubriques qui composent ce site ne sont pas vraiment de grandes utilités pour le grand public. «Compte tenu du rôle de la communication et de son impact sur l’opinion publique, la wilaya de Bouira qui a le souci d’informer et de sensibiliser les citoyens sur les efforts et la politique mise en œuvre par la concrétisation de ces objectifs dans le cadre du développement durable, a jugé primordial de se doter d’un espace d’expression et d’échanges en vue de l’instauration d’un dialogue permanent entre l’administration et ses administrés», voilà les premiers mots d’un long message d’ouverture adressé aux visiteurs du site, et dont le wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, définit les principaux objectifs du site, à savoir l’instauration d’une relation harmonieuse entre administration et administrés. Dans ce message, le premier magistrat de la wilaya affirme également que la création du site s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle approche, visant à impliquer directement les citoyens dans le processus de développement de la wilaya. «Dans cette optique, et en vue d’insuffler une nouvelle dynamique en matière de prise en charge des préoccupations des citoyens et par là même relancer les différents programmes de développement de wilaya, tous secteurs confondus, nous avons préconisé une nouvelle approche en matière de gestion de la chose publique, et ce, par la concertation, les échanges des expériences des uns et des autres et la complémentarité entre l’ensemble des intervenants dans la gestion des affaires publiques, en l’occurrence les membres de l’exécutif et les élus de l’APW ainsi que ceux des 45 communes, afin de mieux cerner les priorités inhérentes aux différentes doléances des citoyens, notamment en matière d’AEP, d’assainissement, d’habitat, d’énergie, …», ajoutera-t-il.

La réalité du terrain

Cependant, le visiteur de ce site pourrait se rendre rapidement compte qu’il est simplement en retard, voire bloqué. Pour preuve, le site en question n’a pas été mis à jour depuis le 07 juillet dernier. Sur l’ongle «activités de la wilaya de Bouira», l’on pourra remarquer que toutes les informations, encore visibles, datent de l’exercice de l’année dernière. Pour ce qui concerne les sorties du premier magistrat de la wilaya, la situation est plus édifiante, car, toujours d’après ce site, la dernière sortie sur le terrain du wali remonterait au mois de juillet dernier au niveau des communes d’Aïn-Bessem et de Sour El-Ghozlane. Pire encore, le site ne transmet aucune information concernant les évènements importants de la wilaya, ou encore les nombreuses visites de ministres de plusieurs secteurs. «Je ne l’ai consulté qu’une seule fois, et j’ai vite compris que ce site ne pourra jamais me fournir les informations dont j’ai besoin dans mon travail. Et depuis, je ne le consulte plus ; d’ailleurs, je crois qu’il n’a pas été mis à jour depuis ma dernière visite, c’est vraiment malheureux», nous dira un confrère, exerçant dans un journal arabophone. «Dans d’autres wilayas où j’ai travaillé les sites internet sont tout le temps actualisés, et on peut trouver toutes les informations dont nous avons besoin. Dans celui de la wilaya de Tizi-Ouzou par exemple, en peut même trouver des comptes rendus des sorties et des visites officielles, comme on peut contacter via le site, les responsables de la communication», ajoutera-t-il. Le contenu que propose ce site laisse lui aussi à désirer, les rubriques «historique» et «présentation de la wilaya», ne présentent aux consultants aucune nouveauté. Le visiteur se rend compte vite que c’est du copier-coller à partir de Wikipédia. Ils fournissent un état des lieux global, générique, sans aucune originalité ni la moindre information qui soit spécifique. Mais s’il y a bien une catégorie qui démontre que la wilaya de Bouira, du moins son administration, est complètement «déconnectée», c’est sans conteste la rubrique «Liens utiles». Et pour cause, elle regroupe certains sites propres à la wilaya, comme ceux de l’université de Bouira, l’OPGI, la DUC, la DSP, l’ANSEJ et autres organismes. Dans la forme, c’est un lien  » utile », mais dans le fond, c’est une autre histoire. En effet, le site de l’OPGI par exemple, est une sorte de «presse-book» pour cet office du logement. Aucune information de service public n’y est mentionnée. Pour celui de la DUC, l’architecture de l’infographie laisse à désirer et donne très vite le tournis, sans que l’internaute ne puisse trouver la moindre information valable. Le choix de la langue est aussi à «revoir» dans ce site, qui est totalement alimenté en langue française, les deux langues parlées dans la wilaya, à savoir tamazight et l’arabe, sont totalement inexistantes sur son contenu. Tout le monde s’accorde à dire que l’outil de communication est primordialement l’un des principales sources de résolution de conflits et de progrès dans toutes société. Toutefois, pour que celle-ci puisse atteindre cette ligne de mire, les responsables locaux doivent indubitablement changer leur mode de communication. Et afin qu’ils aboutissent à cette performance et se mettre au diapason de leurs semblables, notamment sous l’ère de la mondialisation, ils doivent, entre autres, intégrer les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans toutes leurs activités. Le fonctionnement de l’entreprise et la maîtrise de ces coûts dépendent aujourd’hui des investissements dans les TIC. Alors qu’à Bouira, les administrations locales n’arrivent plus à conquérir une place forte à ces technologies. Et pour le peu d’administrations locales ayant accès à ces outils, l’usage est grandement limité.

O. K.

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