Les bénéficiaires s’impatientent

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La liste provisoire des heureux bénéficiaires des logements sociaux ou logements publics locatifs (LPL) a été affichée le mardi 3 février 2015 au niveau du siège de l'APC de Taskriout.

Sur les 110 logements construits à cet égard, neuf ont été réservés pour le relogement des familles sinistrées des intempéries de 2012. Le nombre important de recours a rendu difficile la finalisation de cette opération d’attribution. Pour la commune de Taskriout, 923 demandes ont été déposées, alors, surement que le nombre de recours est important.

Les critères d’attribution sont si tortueux que les postulants ne s’y retrouvent pas ! Par exemple, selon le décret exécutif n° 08-142 du 11 mai 2008, 60% des logements LPL sont alloués aux plus de 35 ans et 40% aux moins de 35 ans. À première vue, cela peut paraitre injuste, car les besoins sont plus pressants chez la première frange.

Comment un père de famille vivant dans une seule chambre pourrait accepter qu’un célibataire bénéficie d’un logement à son détriment ? Mais, ce célibataire là comment pourrait-il envisager l’avenir sans logement, lui, qui ne possède ni terrain pour construire ni argent ni travail ? Selon la loi, la commission de recours doit étudier toutes les requêtes et statuer dans un délai ne dépassant pas les 30 jours, mais la réalité est toute autre, à ce jour, après huit mois, rien n’est encore fait. Pourquoi l’Etat tergiverse ? Appréhende-t-il la réaction des citoyens ? L’accès à l’information est restreint car les responsables locaux ne communiquent pas suffisamment.

La colère est plus apparente chez les sinistrés ; ils ne comprennent pas pourquoi doivent-ils continuer à vivre dans la précarité alors que les logements que l’Etat leur avait alloués sont achevés et fermés ? «Nous vivons misérablement depuis l’hiver 2012, nous avons attendu l’achèvement des logements et maintenant on nous demande d’attendre !» Leurs logements ne seront pas soumis aux recours, mais ils doivent attendre l’affichage de la liste finale ? «Moi, je n’accepterai plus de passer un autre hiver sans logement ! J’ai passé les trois dernières années entre ma maison qui menace ruine et le siège de la garde communale où sont logées les autres familles sinistrées», nous dit un des chefs de familles. «Les hivers sont rigoureux dans cette région, je ne peux plus attendre ! Qu’on nous remette les clés ou je vais squatter mon propre logement !».

Pour éviter d’accroitre le sentiment de frustration chez ces gens, l’Etat doit assumer ses responsabilités et ne pas pousser au pourrissement ! D’après le nouveau wali, l’administration est responsable de la majeure partie des conflits qui ont émaillé notre wilaya, ces dernières années alors, pourquoi ne pas essayer d’éviter une énième perturbation ?

Saïd M.

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