Pas moins de 56 militants de la coordination RCD d’Aghribs ont démissionné de toutes les structures du parti. C’est ce qui ressort d’une déclaration transmise hier à notre bureau, signée par les militants démissionnaires.
Il s’agit d’une démission qui a pris effet à partir du 15 Octobre dernier. Les raisons de cette défection majeure, et qui s’annonce comme un coup dure pour le parti, sont multiples, d’après ces militants. En effet, les signataires de cette déclaration motivent leur action de se démarquer «définitivement» de toutes les structures locales, régionales et nationales du RCD par «l’état de déliquescence dans lequel se débat le parti, réduit aujourd’hui à un club d’amis, voire à un registre de commerce au profit d’un seul homme». Pour ces derniers, cette démission collective se veut comme une volonté de leur part de se réapproprier le projet démocratique. Il s’agit aussi, ajoutent ces derniers, de dénoncer les multiples dysfonctionnements internes qu’a connu leur parti, ces derniers temps, à savoir des purges arbitraires et successives qui ont vidé le RCD de ses compétences et de ses véritables militants, de violation des textes régissant le parti (lors de la dernière AG élective), ainsi que du mépris envers les militants en procédant à la promotion des étrangers au parti. Ce sont des pratiques, précisent les protestataires, qui privilégient la médiocrité et démotivent les véritables militants du RCD, les poussant ainsi à déserter le parti.
Les signataires de la démission tiennent, aussi, à signaler que les structures du RCD à Aghribs, ne se sont pas rangées du côté de la population qui a tant souffert et qui refuse le projet d’implantation d’un centre d’enfouissement technique (CET) dans les forêts de Bouhlalou. Pour eux, il s’agit d’un virage à droite qui a été pris par la direction nationale du RCD, sans concertation avec la base militante, et que la direction nationale s’est alignée systématiquement aux côtés de l’administration locale au détriment des intérêts vitaux de la population d’Aghribs.
La coordination des militants RCD d’Aghribs, en abondant dans le même sens, nous a fait savoir que la direction nationale du parti, ainsi que les structures locales, au lieu d’engager des actions d’apaisement en encourageant les débats avec la population, tiennent à imposer le projet de ce CET, non sans invectives, menaces et propagation de la haine. Car, ajoutent-t-ils, ce projet de CET est dévastateur à plus d’un titre pour la localité d’Aghribs. De même, le collectif de ces militants démissionnaires du RCD, tient à dénoncer la couverture médiatique de cette affaire de CET, jugée non conforme à l’esprit d’éthique et de déontologie. Pour eux, les journalistes ayant couvert cette affaire ont été manipulés par la direction nationale et les structures locales du RCD afin de dénaturer les faits et de cacher la vérité quant aux soubresauts inhérents à cette question de CET. Par ailleurs, les 56 militants de la coordination RCD d’Aghribs qui ont démissionné de toutes les structures du parti, tiennent à préciser que cette défection ne se veut aucunement un renoncement à leur engagement pour faire valoir l’idéal démocratique, et que leur combat dans ce sens est toujours de vigueur. Quoi qu’il en soit cette démission collective ne peut que être un coup dur pour le RCD sachant que Aghribs a toujours constitué le fief du parti.
Rachid B.

