Les propriétaires des fusils de chasse, confisqués durant les années 90, sont encore une fois revenus à la charge. Hier, ils étaient plusieurs dizaines à observer un rassemblement devant le siège de la wilaya de Bouira, pour réclamer «la restitution immédiate de leurs biens». Les protestataires, dont la majorité sont des retraités ou des paysans issus de différentes régions isolées de la wilaya, affirment que l’opération de restitution, entamée par le ministère de la Défense au début 2013, est actuellement à l’arrêt. D’après eux, le dernier quota de 100 fusils, restitué par la Gendarmerie nationale, date du mois de septembre 2014. «Nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Toutes les portes nous sont fermées, et personne ne veut nous répondre», nous dira M. Recham, l’un des représentants des protestataires, avant d’ajouter : «Nous luttons pour récupérer nos biens depuis 2003, mais en vain. La majorité des wilayas du pays ont restitué toutes les armes confisquées durant les années 1990, sauf Bouira, où il reste encore plus de 8 000 fusils non-restitués et dont on ne sait même pas où ils sont. Certains de nos camardes sont aujourd’hui décédés et n’ont jamais réussi à récupérer leurs biens ! 12 ans c’est trop !». Par ailleurs, d’autres protestataires affirment que les services concernés n’arrivent toujours pas à récupérer leurs armes, distribués au profit des membres des groupes de légitime défense (GLD) dans d’autres wilayas du pays. «Ils n’arrivent toujours pas à récupérer la totalité de leurs armes. Certains refusent de les rendre, et d’autres ne peuvent le faire, car la situation sécuritaire dans certaines régions restent toujours tendue», affirme un propriétaire issu de la commune d’Aïn-Bessem. Face à ce «dilemme», les propriétaires avaient proposé aux pouvoirs publics l’indemnisation financière ou de nouvelles armes en guise de compensation. Une proposition qui est restée lettre morte. «Ils ne veulent pas répondre à notre proposition. Et pourtant, nous l’avions fait pour leur faciliter la tâche, car on sait très bien que c’est pratiquement impossible de récupérer la totalité des armes, pour des considérations sécuritaires notamment !», tonne un autre sexagénaire, venu de la commune de Haïzer, avant d’ajouter : «Nous accepteront même de nous délivrer d’autres fusils, neufs ou pas, l’essentiel qu’ils soient en marche, car nous avons bien besoin, notamment avec la prolifération des sangliers dans les zones reculées de la wilaya». À noter par ailleurs, qu’une délégation des protestataires a été reçue au niveau du cabinet du wali. D’après l’un des membres de cette commission, le chef de cabinet s’est engagé à saisir une nouvelle fois, les services du ministère de la Défense, dans l’objectif de relancer l’opération de restitution.
O.K.