Il est 10 heures du matin à Souk El-Hed, une foule compacte barre le passage vers le siège de l’APC de la commune de Timizart, dans la daïra de Ouaguenoun. Les palabres allaient bon train, toutes empreintes de colère et de lassitude. «Assurément, quelque chose ne tourne pas rond quant à la gestion des affaires publics au niveau de Timizart !», nous dira un citoyen qui regardait la scène de loin. Pour en savoir plus, nous nous sommes approchés de la foule qui fermait le siège de la mairie. Le représentant du groupe nous apprend, en effet, que c’est le comité du village d’Imniâen (situé au voisinage du village de Timizart Sidi Mansour), qui a procédé à la fermeture du siège pour deux raisons : l’Ouverture d’une piste devant servir ce village programmée pour fin 2014 et dont les travaux sont à l’abandon depuis plus de six mois, et l’abandon du réseau d’assainissement à l’état par l’entrepreneur depuis le mois d’août dernier, et ce, malgré les maintes réclamations auprès des responsables de l’APC par ledit comité du village. Voilà pour ce qui est des faits. Par contre, ce qui est consternant dans l’affaire, c’est l’absence de tout responsable au moment où nous avions pris contact avec ce groupe de citoyens. «On dirait que tout est fait pour pousser l’ire des gens à son summum», nous fera remarquer un des citoyens présent sur les lieux. «Pourtant, ce genre de problèmes à répétions et qui n’arrivent pas à trouver solution après des années d’indépendance, pousse à la réflexion : Que font les élus actuels et qu’ont faits leurs prédécesseurs ? Est-il possible que des choses aussi élémentaires que l’alimentation en eau des villages, les réseaux d’assainissements, l’ouverture des pistes, leurs goudronnages soient en souffrance à ce jour pour des dizaines de villages ?» S’étonne devant nous un autre citoyen. «C’est à ne rien comprendre», conclura-t-il avec amertume. Un peu plus loin, un autre son de cloche, c’est la voix de tous ces citoyens désabusés, qui, chaque semaine, se voient pris en otages à cause de ces fermetures du siège de l’APC qui ne veulent pas cesser. «Cette fois c’est trop ! Jusqu’à quand ces agissements ? Nous sommes des victimes de l’incompétence des uns et de l’égoïsme des autres», nous dira un habitant de Souk El-Hed. En effet, nombreux sont ceux qui n’ont eu de recours que de prendre leur mal en patience, pour régler leurs papiers administratifs, tant ces désagréments leur causent préjudice. «Ce qu’est à craindre, c’est de voir cette patience mise à rude épreuve et voir l’éclatement des échauffourées entre la population et ces groupes de citoyens qui, à chaque fois, recourent à ce stratagème pour exercer des pressions sur l’administration locale. Quoi qu’il en soit et pour la cinquième fois en moins d’un mois, le siège de l’APC est fermé par des citoyens à tort ou à raison et malgré ce fait, aucune communication officielle de la part des responsables n’est émise pour au moins répondre aux moult interrogations légitimes des administrés.
A. S. Amazigh