Ath Hamdoun demeure l'un des rares villages de Kabylie qui tiennent encore jalousement aux traditions ancestrales.
Les habitants de ce grand patelin perpétuent les traditions séculaires pour ne pas perdre les repères. Allier modernité et tradition, semble porter ses fruits dans cette contrée restée profondément attachée à l’âme kabyle. Ath Hamdoun, qui relève de la commune d’Aghbalou, est toujours aux rendez-vous lorsqu’il s’agit de célébrer des fêtes, des rituels comme Timechret, Taâchourt, Yennayer, Tafsut, et Iwedjiven pour ne citer que ceux-ci. Dernièrement, le village a connu un événement célébré par des paysans locaux. Il s’agit de la rituelle offrande ou Waâda d’Iwedjiven, qui coïncide avec le 27octobre du calendrier agraire. Cette journée phare des travaux champêtres marque le début des labours-semailles, une activité qui devrait s’étaler sur une période de 25 jours, coïncidant avec Lahlel n tyerza (labours licites) et ce du 27 octobre au 21 novembre de chaque année. Ainsi, pour emprunter fidèlement l’itinéraire des valeureux aïeux, des paysans du village d’Ath Hamdoun ont célébré de manière frugale cette fête d’Iwedjiven en offrant des repas (couscous, fruits secs, viandes,…) aux passants et aux villageois rencontrés sur leur chemin vers les champs à labourer. Cette Waâda est pratiquée afin d’apporter la Baraka, et pour que la récolte soit bonne, du moment que dans ce village, haut perché le labourage se fait encore avec des paires de bœufs comme au bon vieux temps ! Etant donné qu’il existe des terrains accidentés, en déclivité et difficiles d’accès pour les engins (les tracteurs, les moissonneuses-batteuses, etc.) les rares paysans qui pratiquent encore ce traditionnel labourage avec un courage inouï, et qui sont à saluer au passage, se voient obligés d’utiliser l’araire traditionnel (El Maâoun), qui, de nos jours, est devenu un véritable patrimoine matériel à sauvegarder coûte que coûte. Le labourage traditionnel est, certes, très laborieux, mais les paysans d’Ath Hamdoun aiment passionnément cela, d’autant plus que c’est la perpétuation des coutumes et us des grands-parents.
Y. Samir