Ils sont aménagés n’importe où, n’importe comment et par n’importe qui. Eriger des dos d’ânes partout est une nouveauté qui a tendance à se généraliser, à prendre une inquiétante ampleur comme d’ailleurs les déversements sauvages des ordures ménagères, l’occupation des trottoirs, l’aménagement des fabriques d’agglomérats en série le long des principaux axes routiers, pour ne citer que les plus apparents et les plus gênants qui empoisonnent le quotidien des citoyens et contribuent à une pollution galopante. Une anarchie qui s’explique par l’absence ou le peu de réaction des pouvoirs publics dont les services enregistrent un recul progressif de leur présence sur le terrain au point de s’effacer complètement. «La nature a horreur du vide», disait l’adage, en voila un exemple des plus édifiants de cette désertion des services de l’Etat. Aucun axe routier à travers le territoire de la daïra, voire même de toute la wilaya n’est épargné par des dos d’âne en majorité sommairement aménagés, et dont la plupart prennent les formes de véritables obstacles qui sont un danger pour les routiers. Les routes nationales, les chemins de wilaya ou vicinaux, sont tous truffés de ces dos d’âne de toutes formes et de toutes natures réalisés par des riverains ou lors des revêtements des routes ou encore suite à la pression des citoyens.
On les trouve au détour d’un virage, en plein milieu d’une pente raide, ni suffisamment visibles ni encore moins signalés. Les débrouillards se procurent du goudron pour l’aménagement de l’ouvrage, d’autres utilisent du béton ou de la vulgaire terre… renouvelable dès que son volume commence à diminuer. Certes, certaines routes au trafic routier important et qui traversent d’importantes agglomérations en ligne droite à l’image de la RN98, la RN15, RN26, la RN30 et enfin la RN05 pour ne citer que celles-ci enregistrent leur lots d’accidents à cause d’une conduite dangereuse mais, il n’en demeure pas moins cependant qu’il revient aux services de l’Etat de faire le nécessaire pour réduire le risque d’accidents et pas forcément par des dos d’ânes. La présence de barrages de contrôle routier et des rondes motorisées des services de sécurité aux points sensibles, la limitation de vitesse par des panneaux réglementaires ou la pose de glissières ou autres clôtures sur les accotements pour protéger les riverains peuvent s’avérer efficaces et utiles pour les uns et les autres. Ceci au lieu de laisser les citoyens se protéger tous seuls d’une manière désordonnée qui expose autrui à un danger imminent avec ces ralentisseurs qui ne répondent à aucune des normes requises en la matière. Couper les branches d’arbres qui réduisent sensiblement la visibilité est aussi une manière de réduire les risques d’accidents. Hélas, de tout ça, rien n’a été entrepris et l’on préfère laisser chacun se débrouiller comme il peut ou comme il veut, pour protéger sa famille, notamment les enfants en bas âge et le cheptel fréquent dans ces zones à vocation agricole. Un tronçon du chemin communal qui relie la ville de M’Chedallah à Ath Yakhlef et Assif Assemad, via Thamourth Ouzemour, revêtu en bitume bétonné il y a quelques années, est en passe de battre tous les records en matière de dos d’âne au point où les transporteurs intervenant sur cette ligne, l’évitent et lui préfèrent la RN98 pénalisant ainsi plusieurs agglomérations qui ne sont plus desservies en matière de transport telles que Thiniliouine, Tiaicht, Ath lembarekh et Iggrourage, entre autres.
Oulaid Soualah