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La lecture en milieu scolaire dépend de la formation des enseignants

La relance de la lecture comme pratique pédagogique en milieu scolaire est conditionnée par la formation d’enseignants qui, actuellement, « font défaut » en Algérie, ont soutenu, mardi à Alger, des experts algériens et français. S’exprimant lors d’une rencontre dans le cadre du 20e Salon international du livre d’Alger (Sila) sur la lecture et l’école, des pédagogues ont débattu de l’approche pédagogique à adopter pour stimuler la lecture chez l’enfant, notamment en milieu scolaire. Pour Ahmed Thessa, pédagogue et cadre retraité du ministère de l’Education nationale, l’encadrement des enseignants est un « élément clé  » pour la consécration de la lecture en milieu scolaire, une pratique qui requiert notamment une « bonne maîtrise » du récit et un talent de conteur. Rappelant les « Clubs de lecture » qui existaient dans les années 1970, le pédagogue préconise une « déscolarisation » de la lecture pour la remplacer par ce qu’il appelle la « lecture-plaisir », une expérience à actualiser pour encourager la lecture collective, au lieu de contraindre l’élève, ce qui est « contre-productif », selon lui. A ce sujet, Lamia Medjahed, conseillère au ministère de l’Education nationale, a indiqué qu’un projet d’élaboration d’anthologies d’auteurs algériens, en Français, Arabe et Tamazight, était en cours pour consacrer la lecture à l’école, et que la formation des enseignants était déjà engagée par le ministère pour mettre en place une méthodologie devant encadrer cette pratique. Une convention de coopération, signée en mars 2015 entre les ministères de l’Education et de la Culture, vise justement la valorisation du patrimoine littéraire national à travers l’intégration d’auteurs algériens dans les programmes scolaires. Evoquant l’expérience française, la pédagogue Brigitte Louinchon a souligné le rôle avéré de la lecture dans l’émancipation de l’élève, outre le fait, a-t-elle dit, que les livres inclus dans les programmes scolaires représentent une manne financière pour l’industrie du livre. Le Salon international se poursuit jusqu’au 7 novembre avec au programme des conférences et des rencontre-débats autour du livre, la traduction et l’édition organisées en marge de cette 20e édition.

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