Le conseil national des lycées d’Algérie (CLA) sort de sa réserve et annonce une grève d’une journée, le 18 novembre prochain. Un mouvement de protestation qui sera suivi d’autres actions de contestation, prévues pour le mois de décembre de l’année en cours. Dans un communiqué rendu public hier, le CLA a brandi la menace « d’aller vers la radicalisation de ces mouvements de protestation dans le cas où le ministère de l’Éducation nationale ne donne pas une suite à ses revendications ». Ces actions ont été décidées, faut-il le noter, lors du conseil national du CLA qui a eu lieu, vendredi dernier, en présence de 30 délégués de wilaya. Il n’est pas question pour le CLA de signer la charte d’éthique et de déontologie proposée par la tutelle et cela quelque soit son contenu, et réaffirme à cet effet son engagement pour garantir une école publique et de qualité. De ce fait, le CLA reste convaincu que la stabilité dans le secteur de l’éducation ne se fera que par «l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs de l’éducation, mais aussi par l’encadrement de l’ensemble des établissements scolaires». Ce syndicat a constaté par ailleurs, que le pouvoir d’achat des fonctionnaires algériens a diminué de plus de 25% au cours de cette année, et il atteindra les 50% à partir de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi des Finances 2016. Devant cet état de fait, le CLA exige la création et l’installation d’un observatoire national autonome de suivi du pouvoir d’achat à travers une politique salariale mobile et indexée, qui permettra de voir la réalité des prix sur le marché. Il réclame aussi « une valorisation immédiate de la valeur indiciaire et alerte le Gouvernement sur les retombées que pourrait provoquer cette crise ». Ce syndicat a déploré les différentes déclarations émanant des différents membres du Gouvernement concernant la remise en cause des diverses formules des retraites, qui ont semé la panique parmi les fonctionnaires et a poussé bon nombre d’entre eux à partir massivement à la retraite. Tout en indiquant que plus de 25 000 demandes de départ à la retraite ont été enregistrées, le CLA appelle des fonctionnaires à se mobiliser pour exiger une retraite à 100% et cela après 25 ans de service effectif. Pour ce qui est, en outre, des postes de promotions octroyés aux différents paliers du secteur, le CLA estime que ce ne sont, en fait, qu’une affaire de chiffres et non un règlement d’un problème. Il appelle la tutelle à revenir à la promotion automatique. En ce qui concerne les enseignants contractuels au nombre de 25 000, le CLA demande leur intégration ainsi que le paiement régulier de leur salaire. Ce syndicat exige au gouvernement la valorisation du point indiciaire par l’amélioration du pouvoir d’achat du fonctionnaire algérien et le maintien des systèmes des retraites, une retraite à 100% après 25 ans de service effectif et cela pour tous les métiers pénibles. Aussi, le CLA appelle la tutelle à la concrétisation des engagements cosignés dans le PV du 07/03/2014, le règlement définitif du problème des enseignants suspendus arbitrairement. «La réintégration du secrétaire général de Saïda à son poste de travail suspendu arbitrairement, l’intégration de tous les contractuels dans le secteur de l’éducation nationale et le paiement régulier de leur salaire», figurent également parmi les revendications du CLA.
L.O.Challal