La révision du statut au centre de tous les remous

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A chaque mouvement de protestation déclenché ici et là, le problème lié à la promulgation de cette loi refait surface. Il revient tel un leitmotiv. Il en constitue d’ailleurs la principale pomme de discorde. Alors qu’il était prévu de le présenter aux deux chambres parlementaires en leur session d’automne, le dossier portant sur ce projet de loi s’est vu renvoyé aux calendes grecques, au grand dam des travailleurs qui espéraient voir leurs salaires revalorisés une fois cette loi promulguée. Chose qui n’est guère évidente aux yeux de Louh, qui dans sa dernière sortie médiatique, a explicitement souligné que l’augmentation des salaires n’est pas tributaire de la révision du statut de la Fonction publique. Qu’est ce qui bloque son adoption ? Si l’on se réfère aux déclarations officielles, du ministre du Travail en l’occurrence, ce n’est qu’une question de programmation, sans plus. Si on revient toutefois sur ce qui ce passe sur le front social, il y a lieu de constater que la question est beaucoup plus complexe. Apparemment, les parties concernées au sein même du gouvernement butent sur cette loi. Du coté des syndicats, notamment ceux qui se disent autonomes, leurs animateurs voient en la révision du statut général une priorité primordiale. Elle constitue leur cheval de bataille, nous a affirmé un syndicaliste du SNAPAP. « Le statut des travailleurs dépend du statut général de la Fonction publique c’est pourquoi nous maintenons cette pression jusqu’à obtention gain de cause », soulignera le même syndicaliste. Les syndicalistes relevant du secteur de l’éducation, un secteur qui a connu ces derniers temps plus de perturbation, estiment que le gouvernement en avançant l’argument de la révision du statut de la fonction publique comme solution aux multiples plate-formes de revendications ne démontre que « sa fuite en avant ». Le CLA estime que le ministère de tutelle qui à chaque mouvement de protestation renvoie la balle à la Fonction publique est « à court d’argument « . La solution selon Redouane Osmane est de mettre en place des mesures transitoires en attendant la promulgation de cette loi. Il propose ainsi d’augmenter les salaires de base de 5000 DA et de redynamiser la prime d’expérience à 100%. Lamdani du CNAPEST estime qu’il n’ y a pas  » une volonté politique « pour répondre à l’appel des travailleurs de l’éducation nationale qui ont demandé des statuts particuliers ». Et d’ajouter « le statut de l’enseignant est précaire ». Pour appuyer ses dires, Lamdani fera savoir qu’un enseignant en fin de carrière ne dépassera pas les 25000 DA Le CNES de l’enseignement supérieur déplore quant à lui le statu quo. Idem pour les syndicats relevant du secteur de la santé qui à maintes fois ont revendiqué un statut particulier, en vain. Ces derniers n’ont désormais qu’à attendre la prochaine session parlementaire, en espérant la programmation de cette loi controversée.

Wassila O. H.

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