La symbolique patriotique de P’tit Omar mort à 14 ans dans la bataille d’Alger non enseignée

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Pendant que des pays ont «inventé» des personnages autour de jeunes garçons ou filles pour s’en servir dans la psychologie et la psychopédagogie de l’enfant à l’école, à l’exemple de la France qui fait étudier Gavroche pour apprendre aux enfants à aimer leur patrie, chez nous, P’tit Omar (une réalité à crever les yeux), est tout simplement ignoré par le ministère de l’Éducation depuis l’indépendance à ce jour. Le frêle petit enfant qui tiendra la main dans la main, l’illustre homme politique qu’a été Larbi Ben M’hidi qu’il venait de récupérer dans un café de la basse Casbah pour le conduire à la cache de Yacef Saadi, son oncle et chef incontesté de la Zone Autonome d’Alger, est de plus en plus ignoré involontairement de la masse de notre jeunesse, car gommé et effacé de la mémoire de l’histoire de la guerre d’Algérie. C’est grâce au film «La Battaille d’Alger» qu’un fragile souvenir demeure encore autour du plus jeune martyr de la guerre de libération nationale. Le film ne cesse de tourner dans plusieurs grandes capitales au monde et l’exemple héroïque de Yacef P’tit Omar est alors largement commenté par la presse étrangère. Le 8 octobre 1957 à cinq heures du matin, les paras encerclent toute la Casbah d’Alger et un détachement envahi le 5 rue des Abderames pour tenter d’arrêter le dernier maillon de la chaîne des valeureux résistants encore en liberté et qui s’apprêtaient à quitter la Casbah par camion, tellement l’étau se resserrait de plus en plus autour d’eux. Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamedi et P’tit Omar s’en rendent compte. Ils se précipitent tous les quatre dans leur cache. Refusant de se rendre, l’abri fut pulvérisé par une bombe qui a failli emporter toute la Casbah. P’tit Omar, dont le corps a été totalement déchiqueté sera reconnu par sa maman grâce à une cicatrice au pied. Alors n’avoir eu à peine que quatorze ans dans une capitale comme Alger toute quadrillée par le couples formés de l’armée, de la police et de la gendarmerie et avoir joué urgemment et brillamment au cœur de cette incandescence le rôle important du principal agent de liaison du chef Yacef Saadi jusqu’au sacrifice de sa jeune personne, vaut que P’tit Omar devienne un symbole et un modèle pédagogique dont devraient s’inspirer très tôt nos écoliers pour apprendre à aimer leur pays. Oui P’tit Omar dépasse la symbolique pour devenir une école du patriotisme. Mais, hélas ! Mille hélas ! Aucun livre scolaire n’a retenu la leçon. Alors il faut savoir gré à Madame Souhila Amirat qui lui a réservé un bel ouvrage intitulé «P’tit Omar ou la révolution dans le cartable», paru aux éditions Quipos et qui vient d’être proposé par l’auteur au ministère de l’Éducation. Gageons que Mme Benghebrit tiendra compte de cette heureuse initiative.

Par Abdennour Abdesselam

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