Le retour du chanteur Idir parmi les siens, est un bain de jouvence. Après les chaudes retrouvailles d’Ath Yenni, son village natal, l’icône de la chanson kabyle a fait un crochet par Akfadou, où il fut reçu en guest star.
«Je ne raterais pour rien au monde, l’occasion de voir Idir. Dommage qu’Aït Menguellet ne soit pas du voyage», ne cessait de répéter Hocine, un fan de l’artiste sur le chemin qui nous conduisait à Tiniri, le chef-lieu de la commune. «Aït Menguellet et Tassadit Yassine se sont excusés de ne pas pouvoir faire le déplacement», nous apprend M. Haddadou M’henni, le maire d’Akfadou lors de son allocution de bienvenue. «On nous a invité à un festival de la lumière sur le patrimoine. En réalité Akfadou en elle-même, est une lumière», déclare Idir, sous les crépitements des objectifs. Une analogie qui titille les egos et gonfle les cœurs, dans une époque truffée d’éteignoirs et percluses de baillons. Fidèle à son humour incisif, Kamel Tarwiht affirme entrevoir de marier sa fille à Akfadou, pour se donner de solides motifs de revisiter régulièrement la région. Après la visite du salon du livre Amazigh abrité par la bibliothèque communale, la délégation hôte marque une halte à hauteur d’un site archéologique, situé en surplomb de Tiniri. Sur place, des explications ont été fournies par des spécialistes de l’office de gestion et d’exploitation des biens culturels, invités pour la circonstance. En fin d’après midi, et comme pour marquer son indéfectible attachement à ce bastion de la résistance et contenter ses admirateurs, Idir a fredonné deux de ses chansons fétiches.
À Ighil Ali, où il se rend vers la mi-journée du dimanche, le mythe indéboulonnable de la chanson kabyle a droit au même accueil triomphal, ponctué par un standing ovation. Avec leur habituelle affabilité Idir et Kamel Tarwiht tentent de répondre à toutes les sollicitudes et se prêtent de bonne grâce au jeu des photos souvenirs. La délégation est ensuite conviée à une immersion dans l’histoire, sur les traces de Malek Ouary, Taos et John El Mouhoub Amrouche. Au dernier jour de ce festival qui étrenne sa 2e édition, le monstre sacré de la chanson kabyle et ses accompagnateurs mettent le cap sur la Kalaâ Nath Abbas. Le village éponyme est reclus aux confins de la commune. On s’y rend en empruntant une route cahoteuse et étroite, serpentant le relief accidenté de la montagne. Berceau de l’illustre El Mokrani et fief de l’insurrection de 1871, la Kalaâ Nath Abbas sera l’ultime étape de ce long pèlerinage dédié à la fête, à la culture et à l’histoire.
N. Maouche

