L’antenne ONAAPH d’Akbou, relevant de l’agence régionale de Tizi Ouzou, assure la prise de mesures, les essayages et la livraison des appareillages orthopédiques pour personnes handicapées, ainsi que la livraison des accessoires et aides techniques à la marche, à savoir, fauteuils, voiturettes, béquilles, cannes, embouts, déambulaires, cadres de marche, poches pour stomatisés et matelas anti-escarres. Dans le cadre de sa politique de proximité,… la Direction de l’ONAAPH a fait intégrer dans le développement de l’entreprise ce type de structure ayant pour rôle, en plus des missions sus-mentionnées, la prévention, à travers notamment le milieu scolaire, et les portes ouvertes au large public. Actions que l’antenne d’Akbou a réalisé et tente de réaliser encore. Lors de la visite, la semaine dernière du ministre du Travail et de la Protection sociale, M. Tayeb Louh, l’ONAAPH d’Akbou a présenté une importante exposition de produits et d’écrits. De fortes explications et une revendication majeure ont été adressées au ministre aussi bien par les responsables de l’agence de Tizi Ouzou que par la direction générale d’Alger. Les prises de paroles ont toutes convergé vers “la nécessaire et urgente révision de la nomenclature des produits”, laquelle, dans sa rigidité, telle que qualifiée par l’ONAAPH, notamment pour ses articles liés “au renouvellement et à la réparation”, porte préjudice au développement de l’entreprise et à la satisfaction du patient. “Dans le cadre de sa politique de développement pour être au diapason de ce qui se réalise dans le monde, l’ONAAPH est confrontée à un problème majeur : les produits non conventionnés par les caisses de sécurité, toutes les caisses”, nous dit M. Sebai Arezki, directeur central technique à la DG de l’ONAAPH. Et d’ajouter : “Depuis 1993 (date de la nomenclature) à ce jour, il y a eu des produits nouveaux dans le monde : nouveaux matériaux tels que le carbone, le silicone, … et les produits tels que le fauteuil électronique, le fauteuil aluminium, les motils, le verticalisateur, le genou intelligent, le genou hydraulique, le myoélectrique (prothèse du membre supérieur)”. “Le problème, poursuit M. Sebai, est que le patient doit payer, et comme généralement, les handicapés sont démunis, cela est impossible”. “Et pourtant, notre loi, la loi algérienne spécifie que tout handicapé est pris en charge, entièrement par l’Etat”, ironise un présent lors de la visite de l’officiel ce jour-là. Au ministre, il a été souligné “la concurrence du privé et ses répercussions néfastes sur le marché où active l’ONAAPH”. “Il est normal que la CNAS agisse là où le produit est plus rentable financièrement”, constate Tayeb Louh. Ce à quoi rétorquera l’ONAAPH, que la concurrence du privé est “déloyable”. Ainsi, selon les responsables de l’ONAAPH, présents à Akbou pour la visite du ministre, le privé s’approvisionne surtout avec des produits non-conformes. A titre d’exemple, “le pied” qu’achète l’ONAAPH a subi tous les tests et répond aux normes internationales, elle le paie 45 euros mais il présente des qualités indéniables : durablité (3 ans), légèreté (juste 7 kg avec son support couvrant à mi-cuisse), fonctionnalité,…, précise-t-on. Et d’ajouter : “Par contre le privé achète des produits asiatiques non-conformes techniquement, à l’image du pied en question, acquis pour 3 euros avec une durée de vie, n’excédant pas les 6 mois, mettant de surcroît en danger les utilisateurs”. Les avantages que présente l’ONAAPH, assure M. Sebai, est le service après-vente. C’est-à-dire la réparation et le suivi technico-médical du patient, à travers ses 90 structures sur le territoire national. Si pour l’ONAAPH en général se pose le problème de renouvellement du matériel, en deçà de la période, il se pose certainement avec plus d’acuité encore pour l’antenne d’Akbou. En effet, le relief très accidenté de la région, les hivers rigoureux portent préjudice au matériel. Le vœu des dirigeants de l’ONAAPH est que les pouvoirs publics mettent en place un dispositif rigide sur le contrôle de la qualité, d’autant que les produits sont destinés à une frange sensible de la société, et qu’ils sont prescrits sur ordonnance médicale. Le souhait, est aussi, et demeure une attente et une sollicitation pressantes, que la convention auprès des caisses et la nomenclature de 1993 soient revus et révisés.
Toas Yettou
