«L’état déclarera la guerre aux oppositions»

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Après avoir achevé sa visite de travail et d’inspection qu’il a menée aux daïras des Ouacif et d’Ath Yenni, le wali de Tizi-Ouzou, M. Brahim Merad, a improvisé durant la soirée du mercredi dernier au chef-lieu de la commune des Ouacif, une rencontre avec les représentants de la société civile de ces deux localités. Ont participé à cette rencontre, les présidents d’APC, les élus, le mouvement associatif, d’anciens Moudjahidines, ainsi que des citoyens de ces deux daïras. Un débat franc et riche qui a duré jusqu’à 19h, a mis en exergue les deux parties, à savoir le wali et sa délégation d’un côté et la société civile, de l’autre côté. Prenant la parole, le wali de Tizi-Ouzou a tenu à rendre hommage à ces deux localités pour leur passé révolutionnaire, tout en faisant valoir l’action révolutionnaire du chahid Amirouche. De même, il a salué l’organisation et la structuration des plus exemplaires de la région qui sont les mêmes pour toute la Kabylie, et qui n’ont pas d’égal, selon lui, au niveau national. Après cet hommage, M. Merad a donné la parole aux représentants des populations des Ouacif et d’Ath Yenni. Au fur et à mesure que les représentants des Ouacif et d’Ath Yenni interviennent, nous avons constaté que certaines doléances reviennent d’une manière récurrente. Il s’agit d’insuffisances criantes dans le secteur sanitaire en termes d’ambulances et de personnel médical qualifié de l’absence de commodités telles que la connexion Internet, l’ADSL et la fibre optique, ainsi qu’un manque en termes d’infrastructures scolaires. De même, les porte-paroles des citoyens de ces deux localités ont tenu à dénoncer devant le wali la prolifération des débits de boissons alcoolisées illicites et des lieux de débauche, ainsi que l’atteinte à l’environnement dans la région. Il est question également des problèmes d’aménagement urbain qui ont été portés à l’intention du wali par la société civile. De ces doléances communes à ces deux daïras, les représentants de la population ont exprimé aussi des besoins spécifiques à chacune de ces localités. Il s’agit pour les représentants des Ouacif de la dénomination de la cité «Devise» du chef-lieu de commune dont ils veulent la baptisation en la «cité des martyrs». La menace liée aux inondations et aux ruissèlements des eaux sauvages et du Oued traversant le chef-lieu de la commune, a été également portée à la connaissance du wali. De leur part, les représentants d’Ath Yenni ont tenu également à faire acte de leurs doléances auprès du wali de Tizi-Ouzou. Il s’agit, entre autres, de mettre fin à l’exploitation anarchique de la carrière de cette localité et quelle soit rattachée à la commune d’Iboudrarène ; des problèmes liés à l’envahissement des singes magots et des ravages qu’ils causent à leurs productions agricoles.

Les réponses du wali de Tizi-Ouzou

Prenant acte des doléances des représentants de la société civile des deux daïras des Ouacif et d’Ath Yenni, en prenant la parole, le wali de Tizi-Ouzou a tenu à apporter des solutions à celles-ci. Constatant l’existence de dysfonctionnements dans la conception des plans d’aménagement urbain au niveau des communes, M. Merad a déclaré d’emblée qu’il y aura dorénavant un seul plan d’aménagement urbain pour toutes les communes de Tizi-Ouzou. Pour lui, la conception d’un seul plan d’aménagement urbain pour toutes les communes permettra de parer aux dysfonctionnements qui sont généralement générés par les chevauchements des différents plans d’aménagement urbain liés à chaque circonscription administrative, d’une part ; d’autre part, il permettra notamment, selon lui, la rationalisation des dépenses budgétaires allouées à ces plans d’aménagements urbains. De même, pour donner des suites positives aux doléances exprimées par la société civile de Ouacif et d’Ath Yenni, le wali a instruit les présidents des APC de ces deux daïras d’établir des listes de tous les projets sujets de débats, et ce, en les notifiant selon l’ordre des priorités tout en donnant instruction notamment aux directeurs de l’exécutif qui l’ont accompagné de prendre acte. «Le développement se fait selon l’ordre des priorités, et cela en faisant un recensement d’une manière exhaustive de tous les besoins de la commune. Une fois ces listes de besoins sont établies, elles doivent être soumises à la délibération des élus», suggère-t-il aux responsables concernés. Dans ce sillage, M. Merad a fait savoir que les dépenses publiques de la wilaya pour l’exercice courant sont de l’ordre de 44 milliards de dinars, et qu’une partie de ce dernier sera répartie sur 67 communes de la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour lui, cette cagnotte est insuffisante, et cela est dû aux conséquences de la crise économique qui sévit dans le pays. De ce fait, il a suggéré aux présidents des APC des localités des Ouacif et d’Ath Yenni de créer des richesses en établissant des micro-zones d’activités pour chaque commune et de booster l’investissement. M. Merad a suggéré dans ce sens également, l’établissement d’une cellule de développement rural qui travaillera avec tous les services concernés par le développement local, ceci pour rendre les milieux attractifs pour les investisseurs. Au sujet des problèmes d’oppositions que rencontrent les responsables locaux pour mener à terme certains projets, notamment le raccordement au gaz naturel et l’établissement de CET dans certaines localités, le wali était catégorique sur cette question tout en faisant valoir le rôle de puissance publique de l’Etat. «L’Etat utilisera tous les moyens légaux pour mener à terme ces projets. Il n’est pas question, quelles qu’en soient les circonstances, que des parties s’opposent à l’intérêt général de tous les citoyens. L’Etat déclarera la guerre à ces pratiques», a-t-il fait savoir sans pour autant retenir sa colère.

Rachid B.

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