Connu dans le jargon populaire sous l’appellation de «maladie du sucre», le diabète progresse de manière alarmante, devenant un problème majeur de santé public. À telle enseigne qu’il est devenu rare, voire impossible de trouver une famille qui ne compte pas un ou plusieurs malades parmi ses membres. De par ses multiples retentissements viscéraux, cette pathologie multifactorielle se dresse pratiquement sur toutes les spécialités médicales : cardiologie, ophtalmologie, chirurgie, néphrologie…
Les statistiques obtenues auprès de la maison du diabétique d’Akbou sont pour le moins effarantes : pas moins de 3 800 malades y sont recensés. À ce contingent de malades traités en ambulatoire, il convient d’adjoindre les 1 150 malades émargeant à l’association des diabétiques. Pour alarmantes qu’elles soient, ces statistiques recouvrent une réalité tronquée, dans la mesure où «beaucoup de diabétiques s’ignorent», fait remarquer un médecin de santé publique d’Akbou, rappelant la forme asymptomatique de la maladie. «Le diabète peut, dans certains cas, évoluer de manière insidieuse. Il n’est diagnostiqué qu’à la faveur d’un dosage fortuit du glucose sanguin», souligne-t-il. Autre motif d’inquiétude, l’occurrence de la maladie chez la frange juvénile : «le diabète est de plus en plus diagnostiqué chez l’enfant et l’adulte jeune. La nouvelle donne qui fait son intrusion, est l’incidence du diabète de type 2 ou non insulinodépendant chez cette frange de la population, alors que par le passé il n’affectait que les personnes âgées de plus de 40 ans», constate le toubib.
Un autre praticien travaillant à Tazmalt, explique que cette progression inouïe du diabète est largement imputable au mode de vie malsain adopté par la population : «le stress, la sédentarité et le mode d’alimentation moderne, riche en graisse et en sucre, conduisent tout droit à l’obésité et au diabète», dira-t-il. Notre interlocuteur rappelle le caractère chronique et incurable du diabète, mais que l’on peut, cependant, traiter efficacement : «le diabète n’est pas incompatible avec une vie normale, pour peu que toutes les recommandations données au malades soient scrupuleusement respectées», insiste-t-il. Les spécialistes soulignent que la journée mondiale du diabète, célébrée le 14 novembre de chaque année, est une opportunité pour réitérer l’urgence de la mise en place d’un plan visant à contrecarrer la progression spectaculaire de la maladie, mais aussi informer et sensibiliser les malades sur les nombreuses complications liées à cette maladie : «en l’absence d’une prise en charge adéquate , notamment un dépistage suffisamment précoce des complications, celles-ci peuvent s’avérer fatales», avertit un praticien.
N. Maouche
