L’accès au campus sud était bloqué hier dimanche par des groupes d’étudiants de certaines filières scientifiques et sportives, qui protestaient contre le durcissement d’accès à une année universitaire supérieure. Les protestataires n’ont pas eu de peine à effectuer leur action puisqu’ils n’ont fait que relier une cordelette d’une extrémité à une autre du portail pour empêcher le passage de leurs camarades. Les enseignants passaient, eux, facilement, à pied ou en voiture, mais les salles de classes et les amphithéâtres étaient vides. Stationnant une quinzaine de mètres plus loin, à intervalles réguliers, des bus universitaires déchargeaient des centaines d’étudiants, dont la plupart seront forcés de rebrousser chemin. «La grève se poursuivra tant que l’administration ne prendra pas en charge notre doléance», clamait l’un des représentants de ce mouvement de protestation. Les contestataires affichent particulièrement leur opposition au chef de jury des examens de sciences de la matière, qui avait ajourné pas moins de 30 élevés de troisième année de la filière citée, initialement inscrits sur la liste des admis. «Ce même responsable, qui supervise les examens de physique et de mathématiques, a supprimé toute possibilité de rachat, auquel recourent de nombreux autres départements de cette faculté», ont-ils renchéri. Prenant part à cette action de protestation, d’autres groupes, affiliés aux branches de sciences sportives, demandent, eux aussi, un rabaissement de la note pour le passage, «d’autant plus que notre filière accorde plus d’importance à la pratique qu’à la théorie», a-t-on laissé entendre malicieusement.
Comme celles de l’année précédente, pratiquement pour les mêmes motifs, cette action se déroule au niveau de ce campus où les cours viennent à peine de démarrer au niveau de nombreux instituts, alors que les départements de langues étrangères sont pratiquement à l’arrêt. «Les séances de travaux pratiques ne sont toujours pas dispensés, tant dans la branche de mécanique que dans celles de magnétique ou de physique quantique», ont témoigné irrités, d’autres étudiants empêchés hier de rejoindre leur faculté. Même indignation du côté des étudiants de français et d’anglais, qui n’ont même pas commencé les cours théoriques. «Dans deux semaines, peut-être, nous serons convoqués pour le choix des groupes pédagogiques de travaux dirigés, alors que les vacances d’hiver prévues le 17 décembre approchent à grands pas», s’inquiéteront-ils. Autant dire qu’on risque une année blanche, car les vagues de grèves universitaires, influant négativement sur la gestion de l’administration, minimisent, et pour cause, l’acquisition du savoir.
Salim Haddou
